Le Pape exhorte la Rote Romaine ¨¤ restaurer les relations interpersonnelles
Myriam Sandouno ¨C Cité du Vatican
Dans le cadre de l'inauguration de l'année judiciaire du tribunal de la Rote romaine, le Pape François a renouvelé en ce vendredi 31 janvier, «l'expression de sa reconnaissance et de sa gratitude» aux membres de ce tribunal du Saint-Siège pour leur travail. L¡¯évêque de Rome qui les a reçus dans la matinée, est revenu dans son discours sur la réforme de la procédure de déclaration de nullité du mariage. François a expliqué que «la nécessité de modifier les normes relatives au processus de nullité avait été exprimée par les pères synodaux réunis en assemblée extraordinaire en 2014», en «formulant la demande de rendre les processus plus accessibles et agiles». Ils avaient en effet exprimé «l'urgence d'achever la conversion pastorale des structures, déjà souhaitée dans l'Exhortation apostolique Evangelii gaudium» (cf. n. 27).
La conversion pastorale
Pour le Successeur de Pierre, il était opportun que cette conversion touche également l'administration de la justice, afin qu'elle réponde au mieux à ceux qui s'adressent à l'Église, pour faire la lumière sur leur situation matrimoniale. Le Pape François a ainsi voulu que l'évêque diocésain soit au centre de la réforme. Car c'est lui qui est responsable de l'administration de la justice dans le diocèse, à la fois comme garant de la proximité des tribunaux et de la vigilance à leur égard, et comme juge qui doit décider dans les cas où la nullité est manifeste, c'est-à-dire à travers le processus brevior comme expression de la sollicitude pour le salus animarum, le salut des âmes, a-t-il affirmé.
Le processus brevior
Le Saint-Père a donc insisté pour que l'activité des tribunaux soit intégrée dans la pastorale diocésaine, en demandant aux évêques de veiller à ce que les fidèles connaissent l'existence du processus brevior (le procès le plus bref), comme remède possible à la situation de besoin dans laquelle ils se trouvent. «Il est parfois triste d'apprendre que les fidèles ignorent l'existence de cette voie. En outre, il est important "d'assurer la gratuité des procédures", afin que l'Église [...] manifeste l'amour gratuit du Christ par lequel nous avons tous été sauvés», a-t-il déclaré.
La condition des fidèles
Le souci du salut des âmes a guidé la réforme - et doit guider sa mise en ?uvre. Le Pape a expliqué combien «nous sommes interpellés par la douleur et l'espérance de tant de fidèles qui cherchent la clarté sur la vérité de leur condition personnelle et, par conséquent, sur la possibilité de participer pleinement à la vie sacramentelle». Pour tant de personnes qui ont «vécu une expérience matrimoniale malheureuse, la vérification de la validité ou non du mariage représente une possibilité importante; et ces personnes doivent être aidées à parcourir ce chemin le plus facilement possible»
La prudence
Plus clairement, la récente réforme a également voulu favoriser «non pas la nullité des mariages, mais la célérité des processus, non moins qu'une juste simplicité, afin que, en raison du retard dans la définition du jugement, le c?ur des fidèles qui attendent la clarification de leur état ne soit pas longtemps oppressé par les ténèbres du doute». Le Souverain pontife a «supprimé la nécessité du double jugement conforme» et «encouragé à trancher plus rapidement les cas où la nullité est manifeste, visant, a-t-il assuré, le bien des fidèles et souhaitant apporter la paix à leurs consciences». Puis de préciser à la Rote romaine que «la réforme met fortement à l'épreuve votre prudence dans l'application des normes». Et cela «requiert deux grandes vertus: la prudence et la justice, qui doivent être éclairées par la charité. La prudence et la justice sont intimement liées, car l'exercice de la prudentia iuris vise à savoir ce qui est juste dans le cas concret».
La famille, le mariage, et le discernement
Le Pape a tenu à souligner ensuite que «la famille est un reflet vivant de la communion d'amour qu'est Dieu Trinité. En outre, les époux unis par le mariage ont reçu le don de l'indissolubilité, qui n'est pas un but à atteindre par leurs propres efforts, ni même une limite à leur liberté», mais «une promesse de Dieu, dont la fidélité rend possible l'être humain». À la Rote romaine, François a fait savoir que «le travail du discernement sur l'existence ou non d'un mariage valide est un service au salut des âmes», «car il permet aux fidèles de connaître et d'accepter la vérité de leur réalité personnelle». En effet, «tout jugement juste sur la validité ou la nullité d'un mariage est une contribution à la culture de l'indissolubilité dans l'Église et dans le monde».
L'espérance qui ne déçoit pas
Au terme de son intervention, le Pape a rappelé que «l'Église leur confie une tâche de grande responsabilité, mais avant tout de grande beauté», qui consiste à contribuer à purifier et à restaurer les relations interpersonnelles. «Le contexte jubilaire dans lequel nous nous trouvons remplit votre travail d'espérance, l'espérance qui ne déçoit pas», a terminé le Saint-Père, les bénissant de tout c?ur.
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