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En cette Année jubilaire, la Congrégation de Solesmes de l'Ordre de Saint Benoît, célèbre les 150 ans de la mort de son fondateur, Dom Prosper Guéranger, qui «fut assurément l’un des premiers artisans du Mouvement liturgique, dont un beau fruit sera la Constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II».

La fidélité au Saint-Siège

Écrivant à l’abbé Dom Geoffroy Kemlin, président de la Congrégation de Solesmes, le Pape François est revenu sur les actions du fondateur, ayant été soulignées des années auparavant par ces prédécesseurs: en particulier son rôle dans la restauration de la vie monastique bénédictine en France, sa science liturgique mise au service du peuple de Dieu, sa piété ardente envers le Sacré-C?ur de Jésus et la Vierge Marie, ses travaux en faveur de la définition du dogme de l’Immaculée Conception et de celui de l’infaillibilité du pape, ses écrits pour défendre la liberté de l’Église. En plus de ces diverses expressions de son charisme reçu pour l’édification de toute l’Église, l’évêque de Rome a mis en évidence deux aspects qui correspondent à deux besoins actuels de l’Église: la fidélité au Saint-Siège et au Successeur de Pierre, en particulier dans le domaine de la liturgie, et la paternité spirituelle.

«La redécouverte historique, théologique et ecclésiologique de la liturgie, comme langage de l’Église et expression de sa foi, a été au c?ur de son labeur, d’abord en tant que prêtre diocésain puis comme moine bénédictin», a souligné le Pape argentin. Il a ensuite précisé que cette redécouverte inspira en particulier «ses publications en faveur du retour des diocèses de France à l’unité de la liturgie romaine, et c’est elle qui le poussa à rédiger les volumes de L’année liturgique afin de mettre à la portée des prêtres et des laïcs la beauté et les richesses de la liturgie qui est "la première source de la spiritualité chrétienne"» (Lett. ap. Desiderio desideravi, n. 61). Le moine bénédictin français, Dom Prosper Guéranger, affirmait avec force que «la prière de l’Église est la plus agréable à l’oreille et au c?ur de Dieu, et, partant, la plus puissante. Heureux donc celui qui prie avec l’Église» (Préface de L’année liturgique).

À l’écoute de l’Esprit Saint

 «La paternité spirituelle», autre aspect du charisme de Dom Guéranger, attire l’attention du Pape François. Attentif à ce que le l’Esprit Saint opère dans les âmes, le fondateur de la Congrégation de Solesmes de l'Ordre de Saint Benoît, ne désirait qu’une chose: «les aider dans leur recherche de Dieu». Sa confiance en Dieu a su toucher les c?urs des moines qui vinrent se grouper autour de lui; des moniales profitèrent de ses enseignements, mais aussi des hommes et des femmes ayant des responsabilités dans l’Église et dans la société; et surtout des pères et mères de famille, des enfants, des petits et des humbles qui recouraient à ses conseils spirituels.

Aux heures de paix comme aux jours de l’adversité, tous ont trouvé auprès de lui l’affermissement ou le renouvellement de leur foi, le goût de la prière et l’amour de l’Église, a indiqué le Saint-Père, souhaitant «que son exemple de docilité à l’Esprit Saint et de service, puisse inspirer et guider un grand nombre de fidèles dans les voies du Seigneur «doux et humble de c?ur». François assure prier pour que l’?uvre du serviteur de Dieu Dom Guéranger «ne cesse de produire des fruits de sainteté dans tout le peuple fidèle, et demeurer un vivant témoignage de la fécondité de la vie monastique, au c?ur de l’Église». Il a exprimé ses «encouragements et son affectueuse proximité à celles et ceux qui ont engagé leur vie dans le sillage de ce serviteur de l’Église», ou «qui ?uvrent pour faire connaître sa vie et son ?uvre».

Dom Guéranger, ayant fondé l’abbaye de Solesmes en 1866, avait une dévotion très intense au Sacré-C?ur, et un amour particulier pour la papauté. Son Mémoire sur l'Immaculée Conception attire sur lui l'attention de Pie IX, qui a demandé sa collaboration à la préparation de ce dogme marial, proclamé le 8 décembre 1854.