蜜桃交友

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Ils sont exposés «à des travaux particulièrement dangereux», «esclaves de la traite à des fins de prostitution ou de pornographie», contraints à «des mariages forcés». Le Pape François dénonce les «nombreuses façons d’abuser des enfants et de les maltraiter». Cette maltraitance est un acte «méprisable et atroce», «un fléau pour la société et un crime», «une très grave violation des commandements de Dieu». Dans sa catéchèse en salle Paul VI au Vatican, le Saint-Père rappelle qu’«aucun enfant ne devrait être abusé. Un seul cas est déjà trop». D’où la nécessité «d’éveiller les consciences, de pratiquer la proximité et la solidarité concrète avec les enfants et les jeunes maltraités».

Comment en arrive-t-on à de tels abus? Le Pape pointe du doigt «la pauvreté généralisée, le manque d’outils sociaux pour soutenir les familles, la marginalité», «le chômage et la précarité». Conséquence, «des enfants se livrent au trafic de drogue et aux activités illicites les plus diverses», déplore François, regrettant que certains deviennent même des «bourreaux» d’autres enfants. Cela se passe sous nos yeux que nous détournons, note-t-il, évoquant le cas de Loan, un jeune Argentin enlevé et depuis porté disparu, qui pourrait avoir été victime de trafic d’organes.

Construire un avenir meilleur pour toute la société

Le Souverain pontife fustige aussi «une fracture humaine et sociale inacceptable, entre ceux qui peuvent rêver et ceux qui doivent succomber», et qui l’est d’autant plus que «Jésus nous veut tous libres et heureux». D’où la demande du Seigneur qui nous est adressée à tous «de nous arrêter et d’écouter la souffrance de ceux qui restent sans voix, sans éducation». «Combattre l’exploitation, notamment celle des enfants, c’est construire un avenir meilleur pour l’ensemble de la société» s’exclame le Pape, saluant les déclarations des droits des enfants adoptées par plusieurs pays.

Face à ces abus, François encourage à ne pas se rendre complice notamment du travail infantile, en n’achetant pas par exemple des vêtements fabriqués ou de la nourriture produite par «des enfants exploités, qui travaillent au lieu d’aller à l’école». «Chacun peut être une goutte qui, avec beaucoup d’autres gouttes, peut devenir une mer», encourage-t-il. Autre piste: «rappeler leurs responsabilités aux institutions, y compris aux institutions ecclésiastiques, et aux entreprises» qui «peuvent faire la différence en déplaçant leurs investissements vers des entreprises qui ne recourent pas ou n’autorisent pas le travail des enfants». François interpelle aussi les journalistes pour qu’ils sensibilisent au problème. «N’ayez pas peur de dénoncer» lance-t-il à la presse.

L'exemple de sainte Teresa de Calcutta

François salue «tous ceux qui ne détournent pas le regard lorsqu’ils voient des enfants contraints de devenir adultes trop tôt». Il invoque enfin sainte Teresa de Calcutta qui peut «nous accompagner pour voir les petits invisibles, les trop nombreux esclaves d’un monde que nous ne pouvons pas laisser à ses injustices. Parce que le bonheur des plus faibles construit la paix de tous».