Venise appel¨¦e ¨¤ ¨ºtre un signe d'inclusion, d¡¯¨¦cologie et de beaut¨¦ pour tous
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Quelques 10 500 fidèles venant de la centaine de paroisses du Patriarcat de Venise ont accueilli dans la joie le Pape François arrivé en petite papamobile sur l¡¯immense place Saint-Marc baignée de soleil. Après avoir longuement salué la foule, François a pris place sur l¡¯estrade dressée devant le palais de Venise, face à la splendide basilique byzantine. François s¡¯y rendra à l¡¯issue de la messe pour se recueillir en privé sur les reliques du saint patron de la ville.
Rester unis au Seigneur
«Rester dans l¡¯amour du Christ», indique un panneau hissé face aux fidèles, le thème de cette visite pastorale issu de l¡¯Évangile de Jean sur le sarment et la vigne est le point de départ de l¡¯homélie du Pape. «Jésus est la vigne, nous sommes les sarments», affirme François, et «Jésus nous recommande de chérir ce don inestimable qu'est le lien avec Lui, dont dépendent notre vie et notre fécondité».
Tout en exprimant l¡¯amour de Dieu, cette métaphore, prévient le Pape, est également une mise en garde: «si nous rompons ce lien avec le Seigneur, nous ne pourrons pas produire les fruits de la bonne vigne et nous risquons de devenir nous-mêmes des branches sèches que l'on jette». Et le Pape pense à la longue histoire qui lie Venise au travail de la vigne et à la production du vin, car de nombreux vignobles ont été cultivés au cours des siècles et encore aujourd¡¯hui dans les jardins des îles de la lagune. «Dans cette mémoire, a expliqué François, il n'est pas difficile de saisir le message de la parabole de la vigne et des sarments: la foi en Jésus, le lien avec Lui, n'emprisonne pas notre liberté mais, au contraire, nous ouvre pour recevoir la sève de l'amour de Dieu, qui multiplie nos joies, nous soigne avec l¡¯attention d'un bon vigneron et fait naître des sarments même quand le sol de notre vie devient aride».
Sans soins, Venise risque de disparaître
La métaphore sortie du c?ur de Jésus peut également être lue en pensant à Venise, dit François, une ville construite sur l'eau et «reconnue pour cette singularité comme l'un des lieux les plus évocateurs au monde». Venise ne fait qu'un avec les eaux sur lesquelles elle se trouve, et sans le soin et la protection de ce cadre naturel, François explique sans détour qu¡¯elle «pourrait même cesser d'exister». Et le Pape d¡¯énumérer les nombreuses problématiques auxquelles la ville doit faire face: le changement climatique, qui a un impact sur les eaux de la lagune et sur le territoire; la fragilité des bâtiments, du patrimoine culturel, mais aussi des personnes; la difficulté de créer un environnement à échelle humaine à travers une gestion adéquate du tourisme; et aussi tout ce que ces réalités risquent d'engendrer en termes de relations sociales effritées, d'individualisme et de solitude.
Porter les fruits de l'Évangile
Comment répondre à ces défis et préserver la «beauté enchanteresse» de Venise? En restant dans le Seigneur, en demeurant en lui, répond le Pape qui insiste sur ce verbe «demeurer», à ne pas interpréter de manière statique, avertit François. Il ne s¡¯agit pas, souligne-t-il, de rester immobiles, «parqués dans la passivité», au contraire, poursuit François, ce verbe est une invitation au mouvement, à «grandir dans la relation avec le Seigneur, dialoguer avec Lui, accueillir sa Parole, le suivre sur le chemin du Royaume de Dieu». Rester unis au Christ, c¡¯est se mettre en route à sa suite, se laisser provoquer par son Évangile et devenir des témoins de son amour. Ainsi, explique François, les fruits de l¡¯Évangile pourront être portés dans «dans notre vie, nos relations, les lieux que nous fréquentons chaque jour, dans notre société».
Venise, une ville durable, accessible à tous
Le Pape évoque des fruits de justice et de paix, des fruits de solidarité et d'attention mutuelle; des choix d'attention au patrimoine écologique mais aussi au patrimoine humain car «nous avons besoin que nos communautés chrétiennes, nos quartiers, nos villes deviennent des lieux hospitaliers, accueillants, inclusifs». Venise, qui a toujours été un lieu de rencontre et d'échange culturel, est appelée à être un signe de beauté accessible à tous, en commençant par les derniers, un signe de fraternité et d'attention pour notre maison commune, a insisté François.
«L¡¯Évangile veut faire de nous des artistes capables de répandre partout les fruits de l'amour et de la joie», souligne François qui prie enfin «pour que la beauté de cette ville se manifeste dans les visages et les gestes de vous tous qui l'aimez et l'habitez».
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