Messe ¨¤ Oulan-Bator: le Seigneur ne nous laisse pas manquer d¡¯eau
Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican
Dans le cadre moderne et froid de la Steppe Arena, palais de glace inauguré en 2019 dans la capitale mongole, Oulan-Bator, le Pape François rencontre et fortifie les catholiques mongoles et bien au-delà. La venue du Saint-Père au c?ur de l¡¯Asie est une occasion rêvée pour les fidèles d¡¯autres pays de communier avec lui. Ils viennent du Vietnam, du Kazakhstan ou d¡¯ailleurs et se sont réunis autour de leurs frères mongols pour cette première messe présidée par un Pape dans l¡¯histoire de la Mongolie.
Dans son homélie, François rappelle que «nous ne sommes pas seuls sur notre chemin. (¡) Dieu le Père a envoyé son Fils pour nous donner de l¡¯eau vive de l¡¯Esprit Saint afin de désaltérer notre âme». Il y a donc d¡¯abord la nécessité de reconnaitre «la soif qui nous habite», comme le fait le psaume de ce dimanche. Établissant un parallèle entre Abraham et les fidèles mongols, le Pape constate que «nous sommes tous des ¡°nomades de Dieu¡±, des pèlerins en quête de bonheur, des voyageurs assoiffés d¡¯amour». Le désert évoqué dans le psaume, c¡¯est notre vie, «cette terre aride qui a soif d¡¯une eau limpide, d¡¯une eau qui désaltère en profondeur; c¡¯est notre c?ur qui aspire à découvrir le secret de la vraie joie, celle qui, même au milieu des aridités existentielles, peut nous accompagner et nous soutenir».
L'amour de Dieu nous désaltère
François le reconnait: entre recherche d¡¯un sens et d¡¯orientation pour notre vie, soif de bonheur, besoin de motivation, nous sommes surtout «assoiffés d¡¯amour» et «la foi chrétienne répond à cette soif», en la prenant au sérieux, en ne cherchant pas à l¡¯étancher avec «des palliatifs ou des substituts». Cette soif, précise le Saint-Père, «nous ouvre au Dieu vivant, au Dieu Amour qui vient à notre rencontre pour faire de nous ses enfants et des frères et s?urs entre nous».
Cet amour nous désaltère donc. «C¡¯est le contenu de la foi chrétienne, explique le Pape. Dieu, qui est amour, dans son Fils Jésus, s¡¯est fait proche de toi, il veut partager ta vie, tes peines, tes rêves, ta soif de bonheur». Dieu, même si on se sent parfois comme une terre aride, «nous offre l¡¯eau vive de l¡¯Esprit qui, jaillissant en nous, nous renouvelle, en libérant du danger de la sécheresse» et il le fait via Jésus. Citant saint Augustin, François rappelle que «nous pouvons nous rafraîchir au moyen de la grâce que Dieu nous accorde».
Les paroles de saint Augustin rappellent l¡¯histoire des catholique mongols, estime le Saint-Père. «Dans les déserts de la vie et dans la difficulté d¡¯être une petite communauté, le Seigneur ne vous laisse pas manquer de l¡¯eau de sa Parole, surtout à travers les prédicateurs et les missionnaires qui, oints par l¡¯Esprit Saint, en sèment la beauté», déclare-t-il. Cette Parole ramène chacun à l¡¯essentiel de la foi poursuit-il: «Se laisser aimer par Dieu pour faire de notre vie une offrande d¡¯amour. Car seul l¡¯amour nous désaltère vraiment».
Dieu nous renvoie la vie en abondance
C¡¯est ce que Jésus rappelle à Pierre, le réprimandant quand l¡¯apôtre cherche à le convaincre de ne pas mourir crucifié. «Si nous pensons que le succès, le pouvoir, les choses matérielles, suffisent à étancher la soif ardente de notre vie, c¡¯est une mentalité mondaine qui ne conduit à rien de bon, et bien plus, nous laisse plus arides qu¡¯auparavant». «Le meilleur chemin», c¡¯est d¡¯«embrasser la croix du Christ», affirme François. «Lorsque tu perds la vie, lorsque tu l¡¯offres généreusement, lorsque tu la risques en l¡¯engageant dans l¡¯amour, lorsque tu en fais un don gratuit pour les autres, alors elle te revient en abondance, elle répand en toi une joie qui ne passe pas, une paix du c?ur, une force intérieure qui te soutient».
C¡¯est cette vérité révélée à tous et à la Mongolie: «Il n¡¯est pas nécessaire d¡¯être grand ou riche ou puissant pour être heureux. Seul l¡¯amour désaltère notre c?ur, seul l¡¯amour guérit nos blessures, seul l¡¯amour nous donne la vraie joie», insiste le Saint-Père. «Nous pourrons marcher sur le chemin de l¡¯amour», «même quand aimer signifie se renier soi-même, lutter contre les égoïsmes personnels et mondains, prendre le risque de vivre la fraternité. Car s¡¯il est vrai que tout cela exige des efforts et des sacrifices et signifie parfois devoir monter sur la croix, il est encore plus vrai que lorsque nous perdons notre vie pour l¡¯Évangile, le Seigneur nous la donne en abondance, pleine d¡¯amour et de joie, pour l¡¯éternité».
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