´¡²Ô²µ¨¦±ô³Ü²õ: la correction fraternelle avec amour et non les comm¨¦rages
Myriam Sandouno ¨C Cité du Vatican
La correction fraternelle est l'une des expressions les plus élevées de l'amour, mais aussi l'une des plus exigeantes, a tout d¡¯abord affirmé François. Cette correction se fait avec aide et sans rancune, a souligné le Saint-Père. Aujourd¡¯hui, dans la société, dans les différentes communautés, ou encore dans la vie professionnelle, «malheureusement, la première chose qui se crée souvent autour de ceux qui font le mal, c'est le commérage, où tout le monde est au courant de la faute, avec tous les détails, sauf la personne concernée», constate le Saint-Père. «Ce n'est pas bien et cela ne plaît pas à Dieu», a-t-il lancé.
Les commérages, source de division
Le Pape voit les commérages comme un «fléau pour la vie des personnes et des communautés», car «ils apportent la division, la souffrance et le scandale, et n'aident jamais à s'améliorer et à grandir». Et de rappeler ensuite cette pensée de saint Bernard de Clairvaux, qui disait que «la curiosité stérile et les paroles superficielles sont les premiers pas sur l'échelle de l'orgueil, qui ne conduit pas vers le haut, mais vers le bas, précipitant l'homme vers la perdition et la ruine».
Que dit Jésus?
«Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S¡¯il t¡¯écoute, tu as gagné ton frère» (v. 15). Jésus enseigne à se comporter ainsi, a rappelé le Souverain pontife ajoutant: «Parle-lui "seul à seul", loyalement, pour l'aider à voir son erreur. Fais-le pour son bien, en surmontant la honte et en trouvant le vrai courage, qui n¡¯est pas de dire du mal, mais de lui dire les choses en face avec douceur et gentillesse», a-t-il conseillé.
Et si cela ne suffit pas, «il faut alors chercher de l'aide. Mais attention! a-t-il précisé, pas celle du petit groupe qui bavarde!» Jésus dit: «Prends une ou deux personnes avec toi», c'est-à-dire des personnes qui veulent vraiment aider ce frère ou cette s?ur qui a mal agi, a affirmé le Successeur de Pierre, soulignant ensuite que «s¡¯il ne comprend toujours pas», l¡¯idéal serait d¡¯impliquer la communauté.
Unir les efforts pour aider
Mais, même ici, a-t-il précisé: «Il ne s'agit pas de mettre la personne au pilori, de lui faire honte publiquement, mais plutôt d'unir les efforts de tous pour l'aider à changer. Montrer les gens du doigt n'est pas une bonne chose, cela rend souvent plus difficile le fautif de reconnaître son erreur». Au contraire, a-t-il ajouté: «la communauté doit lui faire sentir que, tout en condamnant l'erreur, elle est proche par la prière et l'affection, toujours prête à offrir le pardon et à recommencer».
Poursuivant, François est également revenu sur la Parole de Jésus dans ce contexte soulignant que «si le frère n'écoute même pas la communauté, considère-le "comme un païen et un publicain"». Mais «nous savons que l'une des choses que les "bien-pensants" de l'époque ne lui pardonnaient pas était précisément d'être avec les païens et les publicains», a-t-il fait savoir. L'évangéliste Matthieu lui-même, qui écrit, le sait, parce qu'il a été l'un d'entre eux, appelé par Jésus alors qu'il était publicain, a dit le Pape.
Trouver le chemin du bien par l'intercession de Marie
Au terme de son enseignement, le Saint-Père a invité les fidèles présents et les chrétiens à l¡¯introspection: «Comment dois-je traiter ceux qui se trompent à mon égard? Est-ce que je garde cela en moi et accumule la rancune? Est-ce que j'en parle derrière leur dos? Ou bien est-ce que j'essaie de leur parler? Est-ce que je prie pour lui ou elle, est-ce que je demande de l¡¯aide pour faire le bien?» Parlant des communautés, le Pape s'est ainsi interrogé: «prennent-elles soin de ceux qui tombent, pour qu'ils puissent se relever et commencer une nouvelle vie? Pointent-elles du doigt ou ouvrent-elles les bras?»
«Que Marie, qui a continué à aimer alors qu'elle entendait les gens condamner son Fils, nous aide à toujours chercher le chemin du bien», a ainsi prié François.
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