Audience g¨¦n¨¦rale: la racine de l'¨¦lan ¨¦vang¨¦lique est l'amour m¨ºme de Dieu
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Poursuivant son cycle de catéchèses sur la passion pour l'évangélisation, le Pape François est revenu ce mercredi sur le zèle apostolique du croyant en s'appuyant sur la figure de Saint-Paul à qui il a choisi de dédier deux catéchèses. «L'histoire de Paul de Tarse est emblématique à ce sujet, a souligné François. Dans le premier chapitre de la Lettre aux Galates, tout comme dans le récit des Actes des Apôtres, nous voyons que son zèle pour l'Évangile apparaît après sa conversion, et prend la place de son zèle précédent pour le judaïsme».
Le Christ a converti le zèle de Paul, un zèle qui voulait d'abord détruire l'Église, mais qui plus tard, l'a construit. Cette conversion radicale de l'Apôtre pose question: «Nous pouvons nous demander: que s'est-il passé? Qu'est-ce qui a changé chez Paul? Dans quel sens son zèle, son élan pour la gloire de Dieu ont-ils été transformés?» s'est interrogé le Pape. Saint Thomas d'Aquin a enseigné que la passion n'était ni bonne ni mauvaise, c'est son utilisation vertueuse qui la rend bonne alors que le péché la rend mauvaise.
Une rencontre décisive avec le Seigneur
«Dans le cas de Paul, ce qui l'a changé, ce n'est pas une simple idée ou conviction: c'est la rencontre avec le Seigneur ressuscité qui a transformé tout son être. L'humanité de Paul, sa passion pour Dieu et sa gloire n'est pas anéantie, mais transformée, "convertie" par l'Esprit Saint» a poursuivi le Saint-Père, soulignant qu'il en va de même pour tous les aspects de sa vie. Ainsi, le zèle de Paul demeure, «mais devient le zèle du Christ».
Ce qui change tout n'est pas une idée mais la vie elle-même, car comme l'écrit Paul: «Si donc quelqu¡¯un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s¡¯en est allé, un monde nouveau est déjà né.» (2 Co 5,17). «La passion pour l'Évangile n'est pas une question de compréhension ou d'étude, qui sont utiles mais ne la suscitent pas; elle signifie plutôt passer par cette même expérience de "chute et de résurrection" que Paul a vécue» a encore souligné le Pape.
La capacité d'aimer
La racine de l'élan évangélique est donc l'amour même de Dieu, a expliqué François, souhaitant développer une autre réflexion sur le changement qui s'opère chez Paul: «Nous constatons qu'il se produit chez lui une sorte de paradoxe: en effet, tant qu'il se considère juste devant Dieu, il se sent autorisé à persécuter, à arrêter, voire à tuer, comme dans le cas d'Étienne; mais lorsque, illuminé par le Seigneur ressuscité, il découvre qu'il a été "un blasphémateur et un homme violent" (cf. 1 Tm 1, 13), alors il commence à être vraiment capable d'aimer».
Contrairement au "zèle mauvais" qui peut aller jusqu¡¯à justifier la violence et le meurtre, le zèle pour l'Évangile naît du fait se reconnaître "bénéficiaires de la miséricorde" de Dieu, c'est-à-dire pécheur pardonné, ce qui met en ?uvre en nous la force de l'Évangile. Le Pape a terminé son audience par une longue improvisation dans laquelle il a rappelé l'importance de faire entrer Jésus dans nos vies. «Si Jésus n'est pas entré dans ta vie, elle n'a pas changé. On peut être chrétien, mais que de manière extérieure. Non, il faut que Jésus entre et que cela vous change, et c'est ce qui est arrivé à Paul», a-t-il notamment déclaré.
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