Le Soudan du Sud, un exemple universel pour le chemin d¡¯unit¨¦ des chr¨¦tiens
Adélaïde Patrignani ¨C Cité du Vatican
C'était l'heure du crépuscule à Juba. Environ 50 000 personnes ont participé à ce temps de prière qui s¡¯est déroulé au Mausolée «John Garang», lieu de sépulture de l¡¯homme politique et militaire soudanais, fondateur et dirigeant de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) durant les vingt-deux années de guerre qui ont opposé cette rébellion du Soudan du Sud au régime de Khartoum.
François était accompagné de Justin Welby, archevêque de Canterbury, et de Iain Greenshields, modérateur de l'Église d'Écosse, autres protagonistes de ce pèlerinage ?cuménique de paix et de réconciliation. Le président de la République du Soudan du Sud, Salva Kiir, était lui aussi présent.
Durant la prière d¡¯intercession, chaque lecteur a versé de l¡¯eau au pied des arbres plantés auparavant comme acte de paix.
Dans son discours, le Pape a insisté sur trois aspects importants pour l¡¯avènement de la paix: prier, agir et marcher.
Une paix qui intègre les diversités
Prier, en premier lieu, car cela «donne la force d¡¯avancer, de surmonter les peurs, d¡¯entrevoir, même dans les ténèbres, le salut que Dieu prépare», a assuré le Pape. «De plus, la prière attire le salut de Dieu sur le peuple». Le Seigneur de la paix intervient, a rappelé François, en réponse à «une prière tenace, d¡¯intercession constante», comme l¡¯a fait Moïse parmi son peuple.
Et François d¡¯inviter les chrétiens à prier «assidûment et unanimement» pour que le Soudan du Sud «soit comblé de cette paix promise mais, malheureusement, pas encore advenue».
La prière est indissociable de l¡¯action «pour la cause de la paix». Le Saint-Père a souhaité que vienne «la paix de Dieu: non seulement une trêve entre les conflits, mais une communion fraternelle, qui vient de l¡¯union, non de l¡¯absorption; du pardon, non de la domination ; de la réconciliation, non de l¡¯imposition». Une paix «qui intègre les diversités, qui promeut l¡¯unité dans la pluralité», en particulier dans ce pays multiethnique.
Abandonner l¡¯esprit de vengeance
Le Souverain pontife a également dénoncé «toute vision tribale de la religion», demandant aux fidèles de «répandre le style de non-violence de Jésus, afin qu¡¯il n¡¯y ait plus de place pour une culture fondée sur l¡¯esprit de vengeance chez ceux qui se professent croyants». «Travaillons à cela: travaillons pour la paix en tissant et en recousant, jamais en coupant et en déchirant», a-t-il insisté.
Enfin le Saint-Père a parlé de «marcher», en tant que confessions chrétiennes unies dans le Christ. «L¡¯héritage ?cuménique du Soudan du Sud est un trésor précieux, une louange au nom de Jésus, un acte d¡¯amour à l¡¯Église son épouse, un exemple universel pour le chemin d¡¯unité des chrétiens», a-t-il salué. Puis ce souhait: «Que le tribalisme et le sectarisme qui alimentent les violences dans le pays n¡¯affectent pas les relations interconfessionnelles; au contraire, que le témoignage d¡¯unité des croyants se reverse sur le peuple».
Le Pape a également recommandé de marcher en suivant les traces de «ceux qui vous ont préparé la route», c¡¯est-à-dire en conservant la «mémoire». Et aussi avec «engagement», autrement dit en apportant un soutien à la population dans les domaines essentiels.
«Très chers amis, mes frères et moi nous sommes venus en pèlerins parmi vous (¡). Même si nous sommes loin physiquement, nous serons toujours proches de vous», a conclu le Saint-Père. «Repartons chaque jour de la prière les uns pour les autres et avec les autres, en ?uvrant ensemble comme témoins et médiateurs de la paix de Jésus, en marchant sur la même route, en faisant des pas concrets de charité et d¡¯unité. En tout, aimons-nous intensément, de tout c?ur», a-t-il demandé.
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