Fran?ois: le sport est au service de la personne et non des logiques de pouvoir
Andrea De Angelis - Cité du Vatican
Recevant les membres de la Fédération italienne de volley-ball - environ 300 personnes - ce lundi 30 janvier au Vatican, François rappelle que dans le sport, «il n'y a pas que la dimension individuelle, mais on fait partie d'un groupe». Les joueurs d'une équipe «sont comme les membres d'un corps», explique le Pape, relevant particulièrement que dans le volley-ball, il y a la mise en place, la passe au coéquipier ou au partenaire qui a pour tâche de finaliser l'action. «Vous n'êtes jamais seul, il y a toujours quelqu'un à servir», souligne-t-il.
Le sport au service de la personne
Dans son discours, le Souverain Pontife rappelle comment, avec le secrétariat général de la Conférence épiscopale italienne, la Fédération de volley-ball poursuit un parcours visant à diffuser les valeurs éducatives du sport sur tout le territoire et parmi les clubs sportifs. Un parcours dans une perspective intégrale qui allie la technique à la possibilité de donner le meilleur de soi-même, tant dans l'activité compétitive que dans la vie. En effet, le sport selon François, doit être toujours au service de la personne et de la société, et non des intérêts ou des logiques de pouvoir. Le Pape cite ensuite saint Jean-Paul II, dans son discours d'octobre 2000, à l'occasion du Jubilé des sportifs: «La dignité de la personne humaine constitue le but et le critère de toute activité sportive».
Le sport peut aider à vaincre la timidité
L¡¯évêque de Rome encourage les membres de la Fédération à rester sur la bonne voie, évoquant cinq principes fondamentaux du volley-ball, à commencer par le service, le premier coup qui démarre le jeu. «Dans le jeu, comme dans la vie de tous les jours, il faut prendre des initiatives, assumer des responsabilités, s'impliquer», conseille François, invitant à «ne rester jamais immobile». Le sport peut beaucoup aider à surmonter la timidité et la fragilité, à mûrir dans sa conscience, à être un protagoniste, ajoute-t-il. Après le service, il y a la réception, car «de même qu'il faut être prêt à recevoir la balle pour la diriger vers une zone spécifique, il est important d'être disponible pour recevoir des suggestions et écouter, avec humilité et patience». François rappelle ainsi combien la figure de l'entraîneur est précieuse.
On ne devient pas un champion sans un guide, sans un entraîneur prêt à accompagner, à motiver, à corriger sans humilier, à relever quand on tombe et à partager la joie de la victoire, poursuit François. «Il faut des personnes qui soient des repères solides, capables d'enseigner à bien "recevoir", d'identifier les talents de leurs athlètes pour les faire fructifier de la meilleure façon possible», affirme-t-il.
Le Pape souligne également que dans le sport et dans la vie on n'est jamais seul. Il met en évidence un troisième aspect fondamental du volley-ball: la passe au coéquipier ou au partenaire qui a pour mission de finaliser l'action. On n'est jamais seul, il y a toujours quelqu'un à servir. Il n'y a pas que la dimension individuelle, mais celle d¡¯un groupe, et chacun est appelé à contribuer pour que nous puissions gagner ensemble, déclare-t-il.
Dans un monde où l'on s'efforce de paraître et d'émerger à tout prix, où le "je" passe avant le "nous", poursuit François, où l'on écarte ceux qui sont faibles et improductifs, le sport peut être un signe convaincant d'unité, d'intégration, et peut lancer un message fort de paix et d'amitié. Il souligne ensuite que l'attaque est certes décisive, mais que le sport est appelé à toujours pratiquer «un agonisme sain», sans jamais chercher de raccourcis. Le sacrifice, l'entraînement et la rigueur sont des éléments indispensables du sport, tandis que la pratique du dopage, en plus d'être dangereuse, est une tromperie qui enlève au jeu sa beauté et son plaisir, le souille de mensonges et le salit, met en garde l¡¯évêque de Rome.
Et "le mur", la défense, selon le Souverain Pontife a souvent un sens bien différent de ce que la pratique sportive peut enseigner: ce mot, affirme-t-il, «nous fait penser aux murs présents en divers endroits du monde, signe de division et de fermeture, de l'incapacité des hommes à dialoguer, de la présomption de ceux qui pensent pouvoir se sauver eux-mêmes». Au contraire, souligne-t-il, au volley-ball, lorsqu'on fait un mur, on se lève pour faire face au saut de l'adversaire: ce geste nous aide à penser au mot dans un sens positif. «Sauter, c'est se détacher du sol, de la matérialité et donc de toutes ces logiques commerciales qui minent l'esprit sportif».
François, pour terminer, salue la Fédération italienne de volley-ball en demandant aux personnes présentes d'être toujours «des témoins de l'équité et de la loyauté», avec une pensée particulière pour les plus jeunes. «De nombreux jeunes vous regardent et vous encouragent: pour eux, vous êtes des modèles, ne les décevez pas!», conclut François, qui a reçu du président de la Fédération, Giuseppe Manfredi, un maillot bleu, ainsi que la médaille d'or remportée par l'équipe nationale italienne masculine lors de la dernière Coupe du monde en 2022.
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