Entre foi et dialogue, le Pape expose les d¨¦fis de l¡¯¨¦cole catholique
Delphine Allaire ¨C Marseille, France
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l¡¯OIEC (Office international de l¡¯Enseignement catholique), Philippe Richard, et lue à l¡¯ouverture de l'événement par le cardinal Cristobal Romero Lopez, archevêque de Rabat, le Pape François s'est uni aux participants du congrès sur «l¡¯école catholique comme corps d¡¯espérance», organisé à Marseille par l¡¯OIEC du 1er au 3 décembre.
«L'éducation n'est pas purement humaine»
«Devoir incontournable», «défi pressant», l¡¯éducation est pour le chrétien «une façon de participer au rôle prophétique que Jésus a laissé à son Église», a d¡¯abord défini le Saint-Père. «Par conséquent, lorsque nous abordons l'éducation, nous ne pouvons pas le faire en pensant à quelque chose de purement humain, en focalisant la question sur les programmes, la formation, les ressources, les espaces d'accueil», car la vocation chrétienne nous demande de donner voix «à une Parole qui n'est pas la nôtre, qui nous dépasse, qui nous transcende», a expliqué François, détaillant sa vision de l¡¯éducation.
La composante prophétique de l'école
Ainsi pour le Saint-Père, «logiquement», l'enseignement de l'école catholique ne se limite pas aux questions confessionnelles et son contenu est ouvert à toutes les branches du savoir et à toute personne qui cherche cette instruction. «Mais de même que nous disons que l'activité de l'école ne se réduit pas à l'enseignement des matières, mais à la formation des personnes dans leur intégrité, de même, lorsque nous parlons de l'école catholique, cette composante prophétique est tout aussi indispensable, qui donne à l'homme non seulement l'aptitude à acquérir des connaissances, mais aussi à se connaître et à se reconnaître comme un être capable d'aimer et d'être aimé», a poursuivi l¡¯évêque de Rome dans sa missive.
Aucun prosélytisme à l¡¯école, collaborer avec famille et société
Aucunement, il ne s'agit pas de faire «du prosélytisme», et encore moins «d'exclure de nos écoles ceux qui ne pensent pas comme nous», a-t-il encore estimé, plaidant pour la configuration d¡¯une école «comme une leçon de vie dans laquelle différents éléments sont intégrés», en étroite collaboration avec d'autres instances, comme la famille ou la société.
De cette façon, «dans l'imperceptible, dans ce qui est vécu», l'identité des écoles réussira «à se rendre présente et à entrer en dialogue», «à être une parole qui peut, en même temps, être un défi pour les personnes de foi et construire des ponts de dialogue avec les non-croyants», a soutenu le Pape.
«Les classes ne sont pas des monades ni des compartiments étanches»
Comment l'école catholique peut-elle vraiment être ce que le Seigneur lui demande?, a-t-il ensuite interrogé, livrant quelques réponses à partir d¡¯une seule «en Jésus lui-même».
Et le Pape d¡¯inviter à s¡¯inspirer de la façon d¡¯enseigner du Christ et de la façon dont il demande à ses disciples d¡¯enseigner. Première caractéristique, son envoi est à la fois «un acte d'amour et un acte d'obéissance», un enseignement né de la communion. «Nos classes ne sont pas des monades, nos écoles ne sont pas des compartiments étanches», a rappelé le Pape, insistant sur la communion avec l'Église universelle et locale, dans «un projet commun qui nous transcende et nous dépasse».
Prendre en charge les problèmes sociaux
Deuxième caractéristique, «nous sommes en chemin», en mouvement. Jésus est toujours en train de marcher, et il exhorte ses disciples à faire de même, il leur ordonne même de le précéder, d'atteindre les extrémités de la terre, a relevé François. Ainsi selon lui l'école catholique, dans ses initiatives, doit prendre en charge les problèmes sociaux, au niveau local et universel, elle doit apprendre et, dans cet apprentissage, enseigner à ouvrir l'esprit à de nouvelles situations et à de nouveaux concepts, de marcher ensemble sans exclure personne, d'établir des points de rencontre et d'adapter le langage pour qu'il soit capable de capter l'attention de ceux qui sont les plus éloignés.
Bien sûr, reconnait François, il est nécessaire de donner la meilleure formation possible aux étudiants, il est selon lui également indispensable «d¡¯en faire des hommes et des femmes qui ne se contentent pas d'accumuler des connaissances», mais pour que «cette doctrine leur permette d'acquérir la sagesse dont parle saint Benoît, qui les fera grandir et fera grandir les autres, là où le Seigneur les envoie». En somme, opérer un travail d¡¯artisan pour atteindre «la sublime connaissance de Dieu».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester inform¨¦, inscrivez-vous ¨¤ la lettre d¡¯information en cliquant ici