Paix, accueil et sauvegarde de la plan¨¨te: les d¨¦fis du monde selon Fran?ois
Le premier événement majeur du programme du Pape au Kazakhstan a eu lieu ce mercredi 14 septembre au matin à Nour-Soultan, la capitale du pays, lorsqu'il s'est adressé aux participants du VIIe Congrès des chefs des religions mondiales et traditionnelles. Cette réunion de deux jours, qui a lieu tous les trois ans depuis 2003, a rassemblé des chefs religieux du monde entier pour se concentrer cette fois-ci sur la manière dont les chefs religieux peuvent favoriser le développement spirituel et social dans le monde post-pandémique. Plus de 100 délégations de 50 pays participent au congrès, composées de représentants religieux, culturels, civils, gouvernementaux et non-gouvernementaux.
Prenant la parole, François a rendu hommage au Kazakhstan, une terre de rencontres, «parcourues depuis des siècles par des grandes caravanes». Tout au long , le Pape s¡¯est inspiré d¡¯un célèbre poète kazakhstanais, Abaï Kounanbaïouly, avant de se livrer à une ôde à la liberté religieuse. La liberté religieuse est un droit fondamental, primaire et inaliénable, a-t-il, rappelé sur ces terres kazakhes où a longtemps dominé l¡¯athéisme d¡¯État. «Nous avons donc besoin de religion pour répondre à la soif de paix du monde et à la soif d¡¯infini qui habite le c?ur de chaque homme.»
Toute personne à le droit de témoigner publiquement de sa croyance, a continué le Souverain pontife, «reléguer à la sphère du privé la croyance la plus importante de la vie priverait la société d¡¯une richesse immense.»
Ne pas oublier la vulnérabilité
Le premier des défis sur lesquels est revenu François: ne pas oublier la vulnérabilité qui nous caractérise, attention «à ne pas tomber dans de fausses présomptions de toute-puissance suscitées par des progrès techniques et économiques, qui ne suffisent pas à eux seuls» et «à ne pas céder à un développement insoutenable qui ne respecte pas les limites imposées par la création». En somme, notre vulnérabilité commune apparue pendant la pandémie «devrait nous inciter à ne pas continuer comme avant, mais avec plus d¡¯humilité et de clairvoyance.»
Pour devenir des artisans de communion, les croyants de l¡¯après-pandémie sont appelés au soin, notamment «en écoutant des plus faibles, en donnant la parole aux plus fragiles, en se faisant l¡¯écho d¡¯une solidarité globale qui les concerne en premier lieu, les pauvres, les nécessiteux qui ont le plus souffert de la pandémie qui a fait émerger avec force l¡¯iniquité des inégalités planétaires».
Le défi de la paix
Deuxième défi: celui de la paix. Un sursaut est nécessaire et il faut qu¡¯il vienne «de nous», a expliqué le Pape a ses frères et s?urs responsables religieux, «en mémoire des horreurs et des erreurs du passé, unissons nos efforts pour que jamais plus le Tout-Puissant ne devienne otage de la volonté de puissance humaine.»
Comme le rappelle Abaï le poète kazakh, les source de l¡¯humanité sont l¡¯amour et la justice, «ce sont elles les couronnes de la création divine». «Que le sacré ne soit pas l¡¯accessoire du pouvoir et que le pouvoir ne soit pas l¡¯accessoire du sacré !», a exhorté François.
Le Pape qui a donc invité les représentants religieux à ses côtés à la rencontre, au dialogue, aux négociations avant de présenter un autre défi mondial: celui de l¡¯accueil fraternel.
L¡¯accueil fraternel
Aujourd¡¯hui la difficulté d¡¯accepter l¡¯être humain est grande, a dit François, «Chaque jour, des enfants à naître et des enfants, des migrants et des personnes âgées sont rejetés. Beaucoup de frères et s?urs meurent sacrifiés sur l¡¯autel du profit, enveloppés par l¡¯encens sacrilège de l¡¯indifférence.»
La sauvegarde de la maison commune
Enfin, dernier défi et non des moindres, la sauvegarde la maison commune: elle ne doit pas être soumise à la logique du gain. «Avec un soin rempli d¡¯amour, le Très-Haut a établi une maison commune pour la vie : et nous, qui nous déclarons siens, comment pouvons-nous permettre qu¡¯elle soit polluée, maltraitée et détruite ? Unissons également nos efforts pour ce défi». Un défi qui se rattache au défi de la pandémie, des virus sont capables d¡¯effriter les grandes ambitions du progrès, «pensons par exemple à la déforestation, au commerce illégal d¡¯animaux vivants, aux élevages intensifs... C¡¯est la mentalité de l¡¯exploitation qui dévaste la maison que nous habitons. Pas seulement.»
En conclusion, François a invité à marcher ensemble. Comme le disait Abaï, «un faux ami est comme une ombre: quand le soleil brille sur toi, tu ne te débarrasseras pas de lui, mais quand les nuages s¡¯accumulent sur toi, tu ne le vois nulle part», alors, «ne cherchons pas de faux syncrétismes conciliants, mais gardons nos identités ouvertes au courage de l¡¯altérité, à la rencontre fraternelle.»
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