Le Pape estime qu'un nouveau paradigme ¨¦conomique est n¨¦cessaire
Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican
Il y a d¡¯abord un constat que dresse le Pape: «Aujourd¡¯hui, le monde souffre à cause de la détérioration de l¡¯environnement, des nombreuses populations ou groupes sociaux qui vivent de manière indigne sur le plan de l¡¯alimentation, de la santé, de l¡¯instruction et des autres droits fondamentaux. L¡¯humanité est globalisée et interconnectée mais la pauvreté, l¡¯injustice et les inégalités persistent».
Conscient de leur influence, le Pape exhorte donc les employés de Deloitte Global, qui sont 350 000 à travers le monde, à agir dans la bonne direction. Ils peuvent imposer leurs analyses et leurs propositions, grâce à une vision intégrale, car «le travail digne des personnes, le soin de la maison commune, la valeur économique et sociale, l¡¯impact positif sur les communautés sont des réalités qui sont connectées entre elles». Eux-mêmes doivent devenir des «consultants intégraux», comme les appelle François, et doivent bien prendre en compte le fait qu¡¯«aucun profit n¡¯est légitime quand disparait de l¡¯horizon la promotion intégrale de la personne humaine, la destination universelle des biens et l¡¯option préférentielle pour les pauvres» et «le soin de notre maison commune». C¡¯est vers la préservation de ces objectifs que doivent tendre les conseils de ces consultants.
Le développement humain intégral en ligne de mire
Ces consultants doivent aider, selon le Pape, à passer d¡¯un paradigme économique basé sur la consommation excessive à un paradigme structuré sur «l¡¯inclusion, la sobriété, le soin et le bien-être». L¡¯enjeu n¡¯est rien moins que de «réorienter la manière d¡¯être sur notre planète que nous avons rendue malade, du point de vue du climat comme des inégalités».
Pour parvenir à ce monde «plus habitable, plus juste et plus fraternel», le Saint-Père suggère trois pistes: avoir conscience que le consultant peut laisser une trace qui aille «dans la direction d¡¯un développement humain intégral». Ensuite, «assumer et exercer» la «responsabilité culturelle», c¡¯est-à-dire, précise François, être en mesure de «suggérer des réponses cohérentes avec la vision évangélique de l¡¯économie et de la société, en d¡¯autres mots, avec la doctrine sociale de l¡¯Église».
Dernière suggestion: valoriser la diversité, et notamment «la biodiversité entrepreneuriale», entendue comme «la garantie de la liberté d¡¯entreprendre et de la liberté de choix des clients, des consommateurs, des épargnants et des investisseurs et comme condition indispensable de stabilité et d¡¯équilibre, de richesse humaine».
Dans un monde qui ne cesse de traverser des crises, le nouveau nom de la paix, est le développement dans la justice sociale, comme le disait déjà saint Paul VI.
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