Journ¨¦e mondiale des grands-parents: ??tre des artisans de la tendresse?
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le message du Pape François pour la deuxième Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées - qui aura lieu le 24 juillet prochain - a été présenté ce mardi 10 mai au Vatican. Basé sur le psaume 92, «vieillissant, il fructifie encore», «il va à contre-courant de ce que le monde pense de cet âge de la vie ; et aussi de l¡¯attitude résignée de certains d¡¯entre nous, personnes âgées, qui avancent avec peu d¡¯espérance et sans plus rien attendre de l¡¯avenir», souligne le Pape dès les premières lignes.
François dresse d'abord un constat: «beaucoup de gens ont peur de la vieillesse. Ils la considèrent comme une sorte de maladie avec laquelle il vaut mieux éviter toute sorte de contact», dénonçant une nouvelle fois cette cette «culture du rebut» dont sont parfois victimes les plus anciens. L'Écriture au contraire enseigne qu'une vie longue «est une bénédiction, et les vieillards ne sont pas des rejetés desquels il faut prendre distance, mais des signes vivants de la bienveillance de Dieu qui donne la vie en abondance».
La vieillesse, une saison difficile à comprendre
«La vieillesse, en effet, est une saison difficile à comprendre, même pour nous qui la vivons déjà. Bien qu¡¯elle arrive après un long chemin, personne ne nous a préparés à l¡¯affronter, elle semble presque nous prendre par surprise» souligne le Pape. François déplore une double tentation, celle d'abord, «d¡¯exorciser la vieillesse en cachant les rides et en faisant semblant d¡¯être toujours jeunes», et d'autre part de vivre résignés à ne plus avoir de «fruits à porter».
Dans ce message, l'évêque de Rome développe une réflexion sur le passage du temps et ses conséquences sociales. «La conscience que les forces diminuent ou l¡¯apparition d¡¯une maladie peuvent mettre en crise nos certitudes», note t-il. En ayant confiance en Dieu, «nous découvrirons que devenir vieux n¡¯est pas seulement la détérioration naturelle du corps ou le passage inéluctable du temps, mais le don d¡¯une longue vie».
Le Pape invite ainsi à «mener une vieillesse active», y compris sur un plan spirituel, qui passe en particulier par la prière quotidienne, l¡¯usage des sacrements et la participation à la Liturgie. En affinant nos sens à reconnaître la présence du Seigneur, nous serons comme de «beaux oliviers dans la maison de Dieu», écrit-il en citant le Psaume 52.
Prendre soin du monde
Pour François, la vieillesse est donc loin d'être un temps inutile, mais une «saison où l'on peut porter encore des fruits». «La particulière sensibilité de nous autres, les personnes âgées, pour les marques d'attention, les pensées et les marques d'affection qui nous rendent humains, devrait redevenir une vocation pour beaucoup», poursuit-il, précisant que «c¡¯est notre contribution à la révolution de la tendresse, une révolution spirituelle et désarmée dont je vous invite, chers grands-parents et personnes âgées, à devenir les protagonistes».
Le Pape relève aussi les temps difficiles de l'époque, marquée par la pandémie et par «une guerre qui blesse la paix et le développement à l'échelle mondiale». «Ce n¡¯est pas un hasard si la guerre est revenue en Europe au moment où la génération qui l¡¯a vécue au siècle dernier est en train de disparaître» écrit-il, rappelant que la sagesse des anciens est toujours une source d'équilibre pour le monde.
Dans ce monde heurté, François invite ainsi à «un changement profond, une conversion qui démilitarise les c?urs en permettant à chacun de reconnaître en l¡¯autre un frère». Il souligne aussi la responsabilité des grands-parents et des personnes âgées de «voir les autres avec le même regard compréhensif et tendre que nous portons sur nos petits-enfants». Ce regard de compassion sur le monde est essentiel pour aujourd'hui, rappelle le Pape François qui exhorte les anciens à «prendre soin du monde».
«Chères grands-mères et chers grands-pères, chères personnes âgées, nous sommes appelés à être dans notre monde des artisans de la révolution de la tendresse !» conclut le Souverain Pontife, invitant à utiliser l'instrument précieux de la prière. Cette journée mondiale est à célébrer, note-t-il encore, en veillant à ce que personne, dans les paroisses comme dans les communautés, ne la vive dans la solitude.
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