Fran?ois: la vocation de l'?glise est l¡¯¨¦vang¨¦lisation, pas les chiffres
Paolo Ondarza - Cité du Vatican
«La vocation de l'Église n'est pas les chiffres, mais l'évangélisation». Au cours de sa conversation avec les jésuites maltais publiée dans la revue jésuite italienne La Civiltà Cattolica, François a redit la nécessité d'une «Église en sortie». «Voici, je me tiens à la porte et je frappe», lit-on dans l¡¯Apocalypse: aujourd'hui en revanche, le Seigneur frappe de l'intérieur pour que nous puissions le laisser sortir, a expliqué le Saint-Père, telle est la vocation de l'Église de notre temps.
Benoît XVI, un prophète
«Benoît XVI a été un prophète» de «l'Église du futur», a estimé l¡¯actuel l'évêque de Rome. Celle-ci «deviendra plus petite, elle perdra beaucoup de privilèges, elle sera plus humble et authentique et retrouvera l'énergie pour l'essentiel». Ce sera «une Église plus spirituelle, plus pauvre et moins politique: une Église des petits», a décrit François. Mais si les vocations diminuent, ainsi que les mariages, «il y a aussi le risque de vouloir chercher des vocations sans discernement adéquat», a-t-il averti. Le Souverain Pontife suggère de choisir l'humilité, le service et l'authenticité pour répondre de manière «créative» à la crise des vocations d'une Europe vieillissante.
Préserver le caractère unique de chacun
Parlant des séminaristes, le Pape a souhaité qu¡¯ils restent «des gens normaux, sans s'imaginer qu'ils sont soit des "grands apôtres", soit des "dévots"». Et pour cela, a-t-il précisé, il faut aussi des «supérieurs normaux» évitant l'hypocrisie, qui peut ruiner «le parcours d'un jeune homme». «Les supérieurs doivent créer la confiance. Les jeunes ne doivent jamais être uniformisés. Chacun d'entre eux est une espèce unique (¡). Nous ne sommes pas tous les mêmes : nous avons des cartes d'identité différentes», a souligné François devant les Jésuites de Malte.
La tragédie des migrations, un problème européen
Interrogé sur le chemin synodal, le Souverain Pontife considère que celui-ci va de l'avant et qu¡¯«il n'y a pas de retour en arrière»: le dernier Synode a clairement exprimé la volonté de «réfléchir sur la théologie de la synodalité pour faire un pas décisif vers une Église synodale». Concernant la tragédie des migrants en Méditerranée, le Pape a estimé que «la migration est un problème de l'Europe» et pas seulement des pays d'arrivée. Il faut «faire progresser les droits de l'homme pour éliminer la culture du rejet»: les tragédies des traversées du désert, des trafics, des tortures et des voyages en mer sont «une des honte de l'humanité qui entre dans les politiques des États», a déclaré le Saint-Père.
Négliger le climat, un péché
Enfin, selon François, il n'est pas possible de ne pas lier l'évangélisation et la lutte contre le changement climatique. «Prendre soin de la maison commune, c'est déjà 'évangéliser'. Et c'est urgent», a-t-il expliqué. «Ne pas prendre soin du climat est un péché contre le don de Dieu qu'est la création», c'est «une forme de paganisme : on réduit le climat à une idole, en le détachant du don de la création». D'où cet avertissement du Pontife argentin: «Si les choses continuent comme aujourd'hui, nos enfants ne pourront plus habiter sur notre planète».
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