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Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican

Le Pape François et le président Volodomyr Zelensky se sont à nouveau entretenus par téléphone ce mardi matin, alors que rien ne vient à bout de la clameur des armes en Ukraine, un pays foudroyé par une guerre «inhumaine» et «sacrilège», selon les mots du Pape, dimanche 20 mars lors de l’Angélus.

Lors d’une intervention en direct vidéo devant les parlementaires italiens dans la matinée du 22 mars, le chef d’État ukrainien a affirmé avoir échangé avec François qui lui aurait dit «des paroles très importantes» alors que lui-même évoquait la résistance de ses concitoyens. «Le peuple ukrainien est devenu une armée lorsqu’il a vu le mal», a-t-il dit au Pape.

Déjà plus tôt sur Twitter, le président ukrainien avait fait savoir qu’il avait parlé avec le Pape. «J’ai informé Sa Sainteté de la situation humanitaire difficile et du blocage des couloirs humanitaires par les troupes russes».

Une médiation appréciée en Ukraine

Le Saint-Siège a proposé de soutenir la paix par tous les moyens et Volodomyr Zelensky écrit dans son message que «le rôle médiateur du Saint-Siège pour mettre fin à la souffrance humaine» serait apprécié en Ukraine. Le président y remercie également le Saint-Père pour ses «prières pour l'Ukraine et la paix». A deux reprises, le Saint-Père a appelé les fidèles à prendre part à des journées de jeûne et de prière pour la paix en Ukraine, le 26 janvier et le 2 mars. , François demandait pardon à Dieu au nom des humains qui «continuent à boire le sang des morts déchirés par les armes».

Le Souverain pontife a assuré le président ukrainien qu'il priait pour l'Ukraine et faisait «tout son possible pour mettre fin à la guerre», a rapporté toujours sur twitter lundi 21 mars l'ambassadeur in pectore de l'Ukraine près le Saint-Siège, Andrii Yurash. Le président Zelensky a répondu au Pape que «Sa Sainteté est l'invité le plus attendu en Ukraine», poursuit le diplomate. Il a à son tour invité le Saint-Père à visiter Kiev, ce qu’avait déjà fait le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, dans une lettre. Le Pape avait répondu à cette missive en réitérant sa proximité «avec la souffrance de la ville, de ses habitants, de ceux qui ont dû fuir et de ceux qui sont appelés à l'administrer», avait affirmé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni. 

Ce n’est pas la première fois que le Pape et le président ukrainien échangent par téléphone. Le 26 février dernier, deux jours après le début de l’invasion russe. L'ambassade d'Ukraine près le Saint-Siège indiquait alors dans un tweet que François avait exprimé «sa plus profonde tristesse pour les événements tragiques qui se déroulent dans notre pays». Le président Zelensky avait lui remercié le Pape pour avoir prié pour la paix en ukraine et pour une trêve. «Le peuple ukrainien ressent le soutien spirituel du Pape», écrivait-il après ce premier échange.