Le Pape prie pour un pr¨ºtre assassin¨¦ en RDC
A la fin de son audience générale de ce mecredi, en la salle Paul VI du Vatican, le pape François, saluant les religieux de l'Ordre des clercs réguliers mineurs, a évoqué la mémoire de leur confrère, le père Richard Masivi, tué le 2 février dans le Nord-kivu à l¡¯Est de la République démocratique du Congo. Le prêtre congolais de 35 ans regagnait sa paroisse de Saint Michel Archange de Kaseghe après avoir participé à une messe lors de la Journée de la vie consacrée.
«Que la mort du Père Richard, victime d'une violence injustifiable et déplorable, ne décourage pas sa famille, sa famille religieuse et toute la communauté chrétienne de cette nation à être des hérauts et des témoins de la bonté et de la fraternité, malgré les difficultés, en imitant l'exemple de Jésus, le Bon Pasteur», a déclaré François.
Tristesse dans l¡¯Église du Congo
Dans l¡¯annonce officielle du décès, Monseigneur Melchisédech Sikuli Paluku, évêque du diocèse de Butembo-Beni où officiait le Père Masivi, avait exprimé sa vive douleur pour la mort inopinée du prêtre. Dans l¡¯attente des résultats des enquêtes en cours, il a présenté ses condoléances à l¡¯ensemble de l¡¯Église-Famille de Dieu de Butembo-Beni, avec une attention particulière aux familles religieuse et biologique du défunt.
C¡¯est avec la même profonde douleur que le supérieur de la délégation africaine de l¡¯Ordre des clercs réguliers mineurs, le père Jean-Claude Musubao, s¡¯est exprimé dans son communiqué annonçant la mort tragique du père Richard Masivi. Arraché à la vie trois jours avant sa trente-cinquième année, le religieux n¡¯était à la tête de sa paroisse de Kaseghe que depuis le 31 octobre 2021.
La messe des funérailles du père Masivi a été célébrée le samedi 5 février au sanctuaire Saint François d¡¯Assise-Butembo.
Le cri des consacrés congolais
Les consacrés et consacrées congolais, rassemblés au sein de la conférence des supérieurs majeurs de la RDC (Cosuma), présidée par le père jésuite Rigobert Kyungu et la s?ur paulinienne Rita Yamba, ont dénoncé avec force cet assassinat qu¡¯ils qualifient d¡¯ignominieux. Ils n¡¯ont pas manqué de mettre les autorités congolaises devant leurs responsabilités : «Nous demandons aux autorités civiles de faire la lumière sur cet assassinat et d¡¯assurer la sécurité des paisibles citoyens exposés aux multiples attaques à travers la République, et en particulier les consacrés qui ont voué leur vie au service du peuple de Dieu».
Une crise sécuritaire qui persiste
La violence continue de sévir dans la partie Est de la République démocratique du Congo. En dépit de l¡¯état de siège décrété depuis le 6 mai 2021 par les autorités congolaises pour mettre fin aux violences et aux guerres dans les provinces du Nord-Kivu et de l¡¯Ituri, des tueries ne cessent d¡¯être perpétrées par les multiples groupes armés installés dans la région.
Si des opérations de grande envergure menés par l¡¯armée ont permis de faire reculer certains groupes armés et d¡¯arrêter des miliciens, elles ont du mal à prévenir et à freiner les violences contre les populations civiles. Dans la nuit du 1er au 2 février, une cinquantaine des déplacés internes ont été tués dans un camp de la province de l¡¯Ituri. Aussi certaines voix de la société civile appellent-elles à une évaluation sans complaisance des mesures sécuritaires de l¡¯état de siège, tandis que d¡¯autres exigent la fin de ce dispositif prorogé déjà 14 fois par le parlement congolais.
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