Le Pape d¨¦clarera prochainement saint Ir¨¦n¨¦e de Lyon "docteur de l'unit¨¦"
Adélaïde Patrignani ¨C Cité du Vatican
«Rechercher ensemble les moyens par lesquels les différentes traditions peuvent s'enrichir mutuellement sans perdre leur identité», telle est la mission que s¡¯est fixée le groupe Saint-Irénée depuis sa fondation en 2004, à l'initiative de l'évêque de Magdebourg et de l'Institut Johann-Adam-Moehler de Paderborn. Le Pape François s¡¯est dit aujourd¡¯hui «reconnaissant» pour le travail théologique accompli par ce groupe au service de la communion entre catholiques et orthodoxes.
Dans le sillage de saint Irénée, homme de paix
«Il est bon de cultiver une unité enrichie par les différences, qui ne cède pas à la tentation d'une uniformité normalisatrice», a-t-il expliqué. Les théologiens membres du groupe - treize catholiques et treize orthodoxes, provenant d¡¯Europe, du Moyen-Orient et des Amériques ¨C cherchent à cet égard à comprendre comment les aspects contrastés présents dans leurs différentes traditions, «plutôt que d'alimenter des oppositions, peuvent devenir des occasions légitimes d'exprimer la foi apostolique commune».
Le Saint-Père est aussi revenu sur le saint patron du groupe de travail, Irénée de Lyon, «un grand pont spirituel et théologique entre les chrétiens d'Orient et d'Occident», et dont le nom «porte l'empreinte du mot paix». Cette paix est celle de Jésus, «qui réconcilie, qui rétablit l'unité». «Chers amis, avec l'aide de Dieu, travaillez vous aussi à abattre les murs de séparation et à construire des ponts de communion», a encouragé le Souverain Pontife, après avoir annoncé de manière inattendue qu'il déclarerait «volontiers prochainement Docteur de l'Église avec le titre de doctor unitatis», docteur de l'unité de l'Église, saint Irénée de Lyon. Irénée fut le deuxième évêque de Lyon, entre 177 et 202. Il est l'un des Pères de l'Église et le premier occidental à réaliser une ?uvre de théologien systématique. Défenseur de la gnose, il s'est illustré par sa dénonciation du gnosticisme. Il est mort martyr, victime d'un édit de Septime Sévère.
Pas de primauté sans synodalité
Le groupe Saint-Irénée, qui se réunira ces jours-ci à l¡¯institut d¡¯études ?cuméniques de l¡¯université Angelicum, a récemment publié une étude intitulée ¡°Servir la communion. Repenser la relation entre primauté et synodalit顱. Comme l¡¯a précisé le Pape, «la primauté et la synodalité dans l'Église ne sont pas deux principes concurrents à maintenir en équilibre, mais deux réalités qui se constituent et se soutiennent mutuellement au service de la communion». «De même que la primauté présuppose l'exercice de la synodalité, la synodalité inclut l'exercice de la primauté», a-t-il poursuivi. Par ailleurs, la synodalité dans l¡¯Église catholique articule trois dimensions: «tous» (par l¡¯exercice du sensum fidei de tous les fidèles), «certains» (par l¡¯exercice du ministère des évêques, chacun avec son presbyterium), et «un» (ministère d'unité de l'évêque et du Pape).
Étant donné cette imbrication, «une approche fructueuse de la primauté dans les dialogues théologiques et ?cuméniques ne peut que s'appuyer sur une réflexion sur la synodalité: une autre voie ne convient pas». «Dans une Église synodale, même l'exercice de la primauté pétrinienne pourra recevoir une plus grande lumière», a estimé le Pape. À quelques jours du processus synodal qui sera inauguré dans tous les diocèses catholiques, François a donc souhaité que «cet aspect important» soit aussi approfondi avec d¡¯autres chrétiens.
La rencontre entre le Saint-Père et le groupe de travail Saint-Irénée s¡¯est conclu par une prière du Notre Père, chacun dans sa propre langue.
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