Le Pape aux ¨¦±¹¨º±ç³Ü±ð²õ hongrois: soyez des pasteurs qui ont ¨¤ c?ur la fraternit¨¦
Adélaïde Patrignani ¨C Cité du Vatican
Après avoir rencontré de manière privée le président de la république de Hongrie János Áder et son Premier ministre Viktor Orban, François s¡¯est rendu dans une autre salle monumentale du Musée des Beaux-Arts afin de rencontrer les membres de la conférence épiscopale de Hongrie. Autrement dit, 17 prélats des circonscriptions ecclésiastiques de Hongrie ¨C14 de rite latin et 3 de rite byzantin, ainsi que l¡¯évêque aux armées, le père abbé de l¡¯abbaye bénédictine territoriale de Pannonhalma, et le secrétaire général de la conférence épiscopale.
Ne pas oublier le passé pour s¡¯aventurer vers l¡¯avenir
«L¡¯Église en Hongrie, a d¡¯emblée rappelé le Pape, avec sa longue histoire ¨Cmarquée par une foi inébranlable, par des persécutions et par le sang des martyrs¨C est associée de façon particulière au sacrifice du Christ».
«En regardant cette histoire, cette histoire passée, faite de martyre et de sang, nous pouvons marcher vers l¡¯avenir avec le même désir des martyrs: vivre la charité et témoigner l¡¯Évangile», a poursuivi François, soulignant qu¡¯il fallait cependant se tourner aussi vers l¡¯avenir. Le ministère épiscopal «ne sert donc pas répéter une nouvelle du passé, mais il est la voix prophétique de l¡¯actualité perpétuelle de l¡¯Evangile dans la vie du Peuple saint de Dieu et dans l¡¯histoire d¡¯aujourd¡¯hui».
François a ensuite donné des indications aux prélats hongrois pour qu¡¯ils mènent leur mission de manière prophétique, en suivant trois axes.
L¡¯Évangile avant toute chose
D¡¯abord, en étant «annonciateurs de l¡¯Évangile». «Votre pays aujourd¡¯hui est traversé par de grands changements qui touchent en général toute l¡¯Europe». Et le Souverain pontife de mettre en garde contre la tentation de «s¡¯enfermer dans la défense des institutions et des structures», dans un contexte de sécularisation grandissante et où «la soif de Dieu s¡¯affaiblit». Il s¡¯agit donc de rester moins centré sur les structures que sur le Christ et l¡¯Évangile. «Être des témoins et des annonciateurs de la Bonne Nouvelle, diffuseurs de joie, proches des prêtres (¡) et des religieux avec un c?ur paternel, exerçant l¡¯art de l¡¯écoute».
Improvisant son discours, le Pape a alors rappelé quatre «proximités» auxquelles doivent être attentifs les évêques: proximité avec Dieu par la prière; proximité avec les autres évêques en faisant preuve de fraternité épiscopale et en cultivant l¡¯unité au sein de la Conférence épiscopale, sans effacer les différences; proximité avec les prêtres, en faisant preuve d¡¯une attention paternelle; proximité enfin avec le «saint peuple fidèle de Dieu», troupeau qui leur est confié. Pour être évêque aujourd¡¯hui, «il faut exercer l¡¯art de l¡¯écoute», a résumé le Successeur de Pierre.
N¡¯ayez pas peur de mettre à l¡¯honneur la Parole de Dieu et d¡¯impliquer les laïcs : ils seront des canaux par lesquels le fleuve de la foi irriguera de nouveau la Hongrie», a enfin indiqué le Pape.
Une Église au visage accueillant
Le Saint-Père a ensuite demandé aux évêques d¡¯être «témoins de fraternité», dans un pays multiculturel où cohabitent «différentes ethnies, minorités, confessions religieuses et migrants». Cette diversité peut faire peur et pousser à «nous enfermer dans une défense radicale de notre soi-disant identité», ou bien «nous ouvrir à la rencontre avec l¡¯autre et cultiver ensemble le rêve d¡¯une société fraternelle». C¡¯est cette deuxième possibilité qu¡¯a défendue François ce matin, en expliquant que l¡¯Église devait construire «de nouveaux ponts de dialogue» afin de diffuser l¡¯Évangile et de faire germer «une société plus fraternelle et solidaire». Le Pape a invité les évêques a montrer le «vrai visage de l¡¯Église», maternel, accueillant envers tous. «Soyez des pasteurs qui ont à c?ur la fraternité», pour que celle-ci «devienne un signe lumineux pour la Hongrie», a recommandé le Successeur de Pierre.
Une lumière dans les difficultés
Enfin les membres de l¡¯épiscopat hongrois devront veiller à être des «constructeurs d¡¯espérance», en diffusant auprès des personnes «la certitude rassurante que Dieu est miséricorde, qu¡¯il nous aime à chaque instant de la vie et est toujours prêt à nous pardonner et à nous relever». Derrière «la façade du bien-être, derrière un vêtement de traditions religieuses peuvent se cacher de nombreux côtés obscurs», a mis en garde le Pape. Et François d¡¯évoquer les maux qui touchent la société hongroise, liés souvent, de manière paradoxale, au passage à la démocratie, mais aussi au besoin de consolidation de celle-ci: trafics en tous genres, pauvreté, dégradation des m?urs¡ «L¡¯Église ne peut qu¡¯être protagoniste de proximité, dispensatrice d¡¯attention et de consolation pour les personnes, afin qu¡¯elles ne se laissent jamais voler la lumière de l¡¯espérance», a souligné le Souverain pontife.
Les évêques hongrois, pasteurs «à l¡¯intérieur du troupeau», devront en particulier avoir des paroles d¡¯encouragement, pour que les habitants deviennent «des protagonistes libres et responsables de la vie qui est un don de grâce à accueillir, non pas un casse-tête à résoudre». «Le cube de votre valeureux et célèbre architecte Rubik demeure un jeu génial, mais non un modèle pour la vie !», a glissé le Pape.
La Hongrie, pays visité pour la deuxième par un Souverain pontife après saint Jean-Paul II dans les années 1990, a donc besoin «d¡¯une annonce renouvelée de l¡¯Évangile, d¡¯une nouvelle fraternité sociale et religieuse, d¡¯une espérance à construire jour après jour pour regarder l¡¯avenir avec joie». François a encouragé une ultime fois l¡¯épiscopat du pays, pour qu¡¯ils prennent part à ce «processus historique» et que Dieu les «confirme dans la joie de la mission».
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