Le Pape ¨¤ l'association Lazare: ?Vous ¨ºtes le visage d'amour du Christ?
C¡¯est dans une ambiance chaleureuse et familiale que le Pape a accueilli les quelque 200 membres de l¡¯association française Lazare qui, en dix ans, a essaimé en Belgique, en Espagne et même au Mexique. La rencontre a pris la forme d¡¯un jeu de questions-réponses improvisées avant que le Saint-Père, qui a exprimé plusieurs fois sa gratitude pour le travail accompli, leur a remis le discours préparé à cette occasion.
L¡¯expérience de Lazare représente pour lui une opportunité d¡¯être «une vitrine de l¡¯amitié sociale» que tous les chrétiens sont appelés à vivre. Dans un contexte difficile, «vous nous faites comprendre que les valeurs d¡¯une vie authentique se trouvent dans l¡¯accueil des différences, le respect de la dignité humaine, l¡¯écoute, l¡¯attention à l¡¯autre et le service des plus humbles», affirme-t-il.
Face au sentiment d¡¯isolement et de rejet, le Saint-Père exhorte les colocataires à ne pas céder au découragement, mais à rester fermes dans leurs convictions et leur foi. «Vous êtes le visage d¡¯amour du Christ. Répandez donc autour de vous ce feu d¡¯amour qui réchauffe les c?urs froids et arides. Ne vous contentez pas seulement d¡¯une vie d¡¯amitié et de partage entre les membres de votre association, mais allez au-delà. Osez le pari de l¡¯amour donné et reçu gratuitement», poursuit-il, en les poussant à se tourner vers les périphéries remplies de solitude, de blessures intérieures et de perte du goût de la vie.
«Par vos paroles et vos gestes, versez l¡¯huile de la consolation et de la guérison sur les c?urs meurtris. Ne l¡¯oubliez jamais : vous êtes le don, l¡¯aujourd¡¯hui de Dieu, vous avez une place de choix dans son c?ur aimant. Même si le monde pose sur vous un regard méprisant, vous avez du prix, vous comptez beaucoup aux yeux du Seigneur». «Dieu vous aime, vous êtes ses privilégiés. Alors ne vous laissez pas voler la joie de vivre et de faire vivre les autres», conclut-il dans ce message.
Une invitation à ouvrir les portes
Dans sa courte intervention improvisée en espagnol devant les membres de Lazare, après un long temps d'échange et d'écoute, le Pape a filé la métaphore de la porte, ouverte ou fermée, selon les expériences racontées au fil des interventions. «Certains pensent que la porte est leur propriété et ils mettent un verrou dessus et la ferment pour eux. D'autres ont peur de frapper à une porte, c'est cette peur que nous avons de savoir si nous serons accueillis et acceptés. D'autres veulent entrer mais ont peur de la porte et essaient d'entrer par la fenêtre», a remarqué le Pape.
Il a donc invité chacun à se poser cette question: «Quelle est ma relation avec la porte? La porte, c'est Dieu. Quelle est ma relation avec la porte ? Est-ce que je m'approprie la porte et ne laisse entrer personne ? Ou ai-je peur de frapper à la porte ? Ou est-ce que j'espère sans frapper que quelqu'un va l'ouvrir pour moi ? Chacun de nous a une attitude différente vis-à-vis de Dieu qui est la porte.»
Alors parfois, dans la vie, il faut avoir «l'humilité de frapper à la porte», parfois il faut avoir «le courage de ne pas avoir peur de celui qui m'ouvrira la porte, qui est Dieu». Et une fois à l'intérieur, il faut avoir «la grandeur de ne pas fermer la porte derrière moi, mais plutôt de l'ouvrir pour que d'autres puissent entrer. Lazare fait cela depuis des années: Ouvrir des portes», a remarqué le Pape, qui a invité l'association à continuer à grandir, à pousser, tout en gardant l'humilité de la petitesse. «Lazare est une petite chose, peu de gens, peu de lieux, face à tant de besoins. Mais Jésus a dit une fois quelque chose : que le levain est aussi une petite chose, mais qu'il a pu se multiplier, que la graine était une petite chose, et qu'elle a pu faire pousser un grand arbre», a insisté François.
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