Traite: le Pape appelle ¨¤ cr¨¦er une ¨¦conomie du soin
Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican
«Nous avons besoin de prier pour soutenir les victimes de la traite et les personnes qui accompagnent les processus d'intégration e de réinsertion sociale». Le Pape François rappelle l'objectif de cette journée qu'il a voulue le jour même de la mémoire liturgique de sainte Bakhita. «Son témoignage a une résonance toujours actuelle et est toujours vif. C'est un rappel à mettre au centre les personnes victimes de trafics, leurs familles et leurs communautés», précise-t-il.
Économie du soin, économie solidaire
S'adressant à toutes celles et ceux qui travaillent contre la traite humaine, le Pape définit ce qu'est, selon lui, «une économie sans traite», thème de cette 7e journée. Il s'agit d'abord d'une «économie du soin». C'est «une économie qui prend soin du travail, en créant des opportunités d'emploi qui n'exploitent pas le travailleur par des conditions de travail dégradantes et des horaires exténuants», explique-t-il.
Or, «la pandémie de covid a exacerbé et aggravé les conditions d'exploitation du travail; la perte des postes de travail a pénalisé beaucoup de personnes victimes de la traite en cours de réhabilitation et de réinsertion sociale», constate le Saint-Père. Cette économie du soin est aussi une économie solidaire. «Nous sommes convaincus que la solidarité bien administrée donne lieu à une construction sociale plus sûre et plus solide».
Critique à une économie néolibérale
L'autre aspect d'une économie sans traite se bases sur des «règles de marché qui promeuvent la justice». «La traite des personnes trouve un terrain fertile dans l'imposition d'un capitalisme néolibéral, dans la déréglementation des marchés qui vise à maximiser les profits sans limites éthiques, sans limites sociales, sans limites environnementales», affirme François.
Enfin, une économie sans traite est pour le Pape, «une économie courageuse», qui conjugue «le profit légitime avec la promotion de l'emploi et de dignes conditions de travail». En cette période de crise, c'est d'autant plus nécessaire, estime François, car «la traite prolifère». «Il faut donc renforcer une économie qui réponde à la crise de manière non myope mais de manière durable et solide».
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