Journ¨¦e de la Shoah: les Papes rappellent l¡¯importance de la m¨¦moire
Eu égard aux circonstances actuelles, la plupart des cérémonies commémoratives se tiendront en ligne cette année, qui marque le 76e anniversaire de la libération du camp d¡¯extermination d¡¯Auschwitz Birkenau par l¡¯armée soviétique.
Pour la Communauté de Sant¡¯Egidio, cette journée instituée en 2002 «appelle les institutions et les citoyens à être vigilants face à la montée de l'antisémitisme et du racisme, souvent accompagnée d'actes violents et discriminatoires». Cette logique de haine doit être contrée par la culture et la connaissance de l¡¯Histoire, insiste-t-elle avant de plaider pour la conclusion d¡¯un nouveau pacte entre les générations. Car avec la disparition progressive des derniers survivants, croît l¡¯urgence de la transmission de la mémoire.
C¡¯est justement sur ce «devoir de mémoire» que le Pape François a insisté à de nombreuses reprises, se plaçant dans le sillage de son prédécesseur, saint Jean-Paul II, lequel avait rédigé une pour la publication de la déclaration ¡°Souvenons-nous : une réflexion sur la Shoah¡± (le 12 mars 1998). Le Pape polonais, contemporain de ces tragiques événements, y rappelait le rôle que devait jouer la mémoire «dans l¡¯édification d¡¯un avenir où jamais plus l¡¯indicible injustice de la Shoah ne sera possible». «Sans mémoire nous anéantissons le futur», avait pour sa part déclaré François en janvier 2020, s¡¯inquiétant des «recrudescences barbares de l¡¯antisémitisme» prospérant sur le terreau de «l¡¯indifférence égoïste».
Purification de la mémoire
Avant lui, en 2006, Benoît XVI avait abordé cette question précise lors de sa très symbolique à Auschwitz, lieu de la mémoire par excellence: «le passé n'est jamais uniquement le passé, affirmait-il. Il nous concerne et nous indique les chemins à ne pas suivre et ceux à suivre». Parlant des stèles où figurent les noms des victimes mortes sur ce «Golgotha du monde contemporain» (Jean-Paul II), le Pape allemand disait encore: «derrière ces stèles se cache le destin d'innombrables êtres humains. Ceux-ci ébranlent notre mémoire, ébranlent notre c?ur. Ils ne veulent pas provoquer la haine en nous: ils nous démontrent au contraire combien l'?uvre de la haine est terrible. Ils veulent conduire la raison à reconnaître le mal comme mal et à le rejeter; ils veulent susciter en nous le courage du bien, de la résistance contre le mal».
Dans cette optique de «purification de la mémoire», François souligne l¡¯importance vitale pour les catholiques et les Juifs de s¡¯appuyer sur leur patrimoine commun au service de l¡¯humanité: «nous avons besoin d'une mémoire commune, vivante et fidèle, qui ne doit pas rester emprisonnée dans le ressentiment mais, bien que déchirée par la nuit de la douleur, s'ouvrir à l'espoir d'une nouvelle aube», exhortait le Pape argentin l¡¯année dernière, souhaitant que l¡¯Église «se souvienne et marche aux côtés de ses frères juifs».
En 1998, la prière de saint Jean-Paul II portait en elle les mêmes v?ux: «puisse le Seigneur de l¡¯histoire guider les efforts des catholiques et des juifs, ainsi que de tous les hommes et femmes de bonne volonté, dans leur ?uvre commune en vue d¡¯un monde véritablement respectueux de la vie et de la dignité de chaque être humain, car tous ont été créés à l¡¯image et à la ressemblance de Dieu».
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