Audience g¨¦n¨¦rale: ?David nous enseigne ¨¤ tout faire entrer dans le dialogue avec Dieu?
Pope
Le Pape François, comme les mercredis précédents, a prononcé son audience générale depuis la bibliothèque du palais apostolique. Poursuivant sa catéchèse sur la prière, le Saint-Père est revenu sur la figure du roi David, au coeur de l'Ancien Testament. Une catéchèse qui a commencé par la lecture d'un extrait du psaume 18, prière émouvante de David à Dieu:
Je t'aime, Yahvé, ma force;
Yahvé est mon roc et ma forteresse, mon libérateur.
Mon bouclier, ma force de salut, ma citadelle [¡]
C'est toi, Yahvé, ma lampe: mon Dieu éclaire ma ténèbre. [¡]
Ce Dieu qui me ceint de force et rend ma voie irréprochable.
Le roi David est «le grand artisan de la composition des psaumes» a souligné le Pape, expliquant qu'il a joué «un rôle central dans l'histoire du peuple de Dieu et de notre foi elle-même». David, a t-il précisé est «un roi totalement selon le c?ur de Dieu, en parfaite obéissance au Père, dont l'action réalise fidèlement son plan de salut».
Voici la catéchèse du Saint-Père en français :
Chers frères et s?urs, bonjour!
Dans notre itinéraire de catéchèse sur la prière, nous rencontrons aujourd'hui le roi David. Elu de Dieu depuis sa jeunesse, il est choisi pour une mission unique, qui revêtira un rôle central dans l'histoire du peuple de Dieu et de notre foi elle-même. Dans les Evangiles, Jésus est appelé plusieurs fois ¡°fils de David¡±; en effet, comme lui, il naît à Bethléem. Selon les promesses, c'est de la descendance de David, que vient le Messie: un Roi totalement selon le c?ur de Dieu, en parfaite obéissance au Père, dont l'action réalise fidèlement son plan de salut (cf. Catéchisme de l'Eglise catholique, n. 2579).
L'histoire de David commence sur les collines autour de Bethléem, où il fait paître le troupeau de son père, Jessé. Il est encore un jeune garçon, le dernier de nombreux frères. Au point que lorsque le prophète Samuel, sur ordre de Dieu, se met à la recherche du nouveau roi, il semble presque que son père ait oublié son fils le plus jeune (cf. 1 S 16, 1-13). Il travaillait au grand air: nous l'imaginons comme l'ami du vent, des sons de la nature, des rayons du soleil. Il a une seule compagnie pour réconforter son âme: la lyre; et pendant les longues journées de solitude, il aime jouer et chanter pour son Dieu.
David est donc avant tout un pasteur: un homme qui prend soin des animaux, qui les défend quand le danger arrive, qui pourvoit à leur subsistance. Quand David, par la volonté de Dieu, devra se préoccuper du peuple, il n'accomplira pas des actions très différentes de celles-ci. C'est pour cette raison que, dans la Bible, l'image du pasteur revient souvent. Jésus se définit lui aussi comme ¡°le bon pasteur¡±, son comportement est différent de celui du mercenaire; Il offre sa vie en faveur des brebis, il les guide, il connaît le nom de chacun d'entre elles (cf. Jn 10,11-18).
David a beaucoup appris de son premier métier. Ainsi, quand le prophète Nathan lui reprochera son très grave péché (cf. 2 Sam 12, 1-15), David comprendra immédiatement qu'il a été un mauvais pasteur, qu'il a dérobé à un autre homme l'unique brebis qu'il aimait, qu'il n'est plus un humble serviteur, mais un malade de pouvoir, un braconnier qui tue et dérobe.
Un deuxième trait caractéristique présent dans la vocation de David est son âme de poète. De cette petite observation, nous déduisons que David n'a pas été un homme ignorant, comme cela peut arriver à des individus obligés de vivre longtemps isolés de la société. Il est en revanche une personne sensible, qui aime la musique et le chant. La lyre l'accompagnera toujours: parfois pour élever à Dieu un hymne de joie (cf. 2 Sam 6, 16), d'autre fois pour exprimer une plainte, ou pour confesser son propre péché (cf. Ps 51, 3).
Le monde qui se présente à ses yeux n'est pas une scène muette: son regard saisit, derrière le déroulement des choses, un mystère plus grand. La prière naît précisément de là: de la conviction que la vie n'est pas quelque chose qui nous glisse dessus, mais un mystère stupéfiant, qui suscite en nous la poésie, la musique, la gratitude, la louange, ou bien la plainte, la supplique. La tradition veut donc que David soit le grand artisan de la composition des psaumes. Ceux-ci contiennent souvent, au début, une référence explicite au roi d'Israël, et à certains des événements plus ou moins nobles de sa vie.
David a donc un rêve: celui d'être un bon pasteur. Quelquefois il réussira à être à la hauteur de cette tâche, d'autres fois moins; ce qui est cependant important, dans le contexte de l'histoire du salut, est qu'il est la prophétie d'un autre Roi, dont il est seulement l'annonce et la préfiguration.
Saint et pécheur, persécuté et persécuteur, victime et bourreau. David a été tout cela. Et nous aussi, nous enregistrons dans notre vie des traits souvent opposés; dans la trame de la vie, tous les hommes pèchent souvent d'incohérence. Il n'y a qu'un fil rouge, dans la vie de David, qui donne une unité à tout ce qui arrive: sa prière. Elle est la voix qui ne s'éteint jamais. Qu'elle prenne le ton de la joie, ou celui de la plainte, c'est toujours la même prière, seule la mélodie change. Et en agissant ainsi, David nous enseigne à tout faire entrer dans le dialogue avec Dieu: la joie comme la faute, l'amour comme la souffrance, l'amitié comme la maladie. Tout peut devenir une parole adressée au ¡°Toi¡± qui nous écoute toujours.
David, qui a connu la solitude, n'a en réalité jamais été seul! Et au fond, c'est la puissance de la prière, chez tous ceux qui lui font place dans leur vie: celle-ci est en mesure d'assurer la relation avec Dieu, qui est le vrai compagnon de route de l'homme, au milieu des mille épreuves de la vie.
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