Camerino: le Pape au chevet d¡¯une ville bless¨¦e
Adélaïde Patrignani ¨C Cité du Vatican
Après être descendu vers 8h45 de l¡¯hélicoptère qui l¡¯amenait à Camerino, le Pape François s¡¯est rendu dans la zone des structures d¡¯habitation d¡¯urgence, de modestes maisons mises à disposition des habitants ¨C notamment des familles ¨C suite aux séismes de 2016. Des logements ¡°provisoires¡±, mais qui, près de trois ans après la catastrophe, continuent d¡¯héberger les sinistrés.
Le casque sur la tête
Le Saint-Père a pris le temps de visiter plusieurs habitations, de saluer affectueusement ceux qui s¡¯y trouvaient, et d¡¯écouter chacun. À la foule qui l¡¯attendait à l¡¯extérieur, il a ensuite adressé ces mots: «j¡¯aurais voulu visiter toutes les maisons, chaque maison¡ mais ce n¡¯est pas possible et je vous salue donc depuis ici et je donne ma bénédiction à vous tous». François les assurés de sa proximité et de sa prière «pour que cette situation se résolve le plus vite possible». Il les enfin remerciés pour leur «patience» et leur «courage», avant d¡¯aller les saluer.
Puis c¡¯est à la cathédrale de Camerino que le Pape s¡¯est rendu, pour un bref temps de prière personnelle. L¡¯édifice reste fermé au public, les travaux de rénovation étant encore en cours. Pour l¡¯heure, aucune célébration ne peut s¡¯y dérouler. François a dû se munir d¡¯un casque de pompier pour pénétrer dans ce lieu dont la structure et le décor semblent fragiles: statues détruites, campaniles enserrés dans des barres en acier, fissures bien visibles¡
La messe de la solennité de la Sainte Trinité, présidée par le Saint-Père en milieu de matinée, s¡¯est donc déroulée en extérieur, sur la place principale de Camerino. Après la prière de l¡¯angélus, François a également visité l¡¯église Santa Maria in Via, elle aussi très endommagée.
D¡¯éprouvantes catastrophes
La ville de Camerino et ses 7000 habitants se trouve dans une région de moyenne montagne qui est aussi une zone sismique, dans la province de Macerata, à l¡¯est des Marches. Plusieurs tremblements de terre l¡¯ont déjà frappée, notamment une série de secousses en 1997, puis des séismes à l¡¯épicentre plus ou moins éloigné de la ville en 2016 ¨C le 24 août, les 26 et 30 octobre.
Trois ans plus tard, les dégâts restent visibles, en particulier dans la ¡°zone rouge¡± du centre. Le patrimoine religieux de la ville en témoigne: comme le précisait au mois d¡¯avril dernier le directeur de la Caritas diocésaine, don Luigi Verolini, «les problèmes sont encore nombreux. Parmi les principaux, il y a le fait que nous avions 381 églises et 345 sont actuellement inutilisables. La reconstruction est encore lente». Pour la cathédrale, les travaux de reconstruction sont estimés à trois millions d¡¯euros.
«L¡¯espoir de nos diocésains s¡¯est éteint, ajoutait don Verolini, ils sont découragés». Les familles qui vivent dans des structures de logement d¡¯urgence «espèrent toutes que cette situation est temporaire, mais nous savons que cela ne durera pas quelques années, expliquait le prêtre. Surtout pour ceux qui habitaient dans le centre de Camerino. Là, comme c¡¯est une zone rouge, rien n¡¯a encore été fait. Il sera possible d¡¯apporter une solution à cette situation précaire pour les plus chanceux d¡¯ici cinq ou dix ans. Mais ceux qui ont moins de chance devront attendre encore plus longtemps».
La visite du Saint-Père arrive donc comme un nécessaire signe de réconfort, et un stimulant précieux sur le laborieux chemin du relèvement.
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