Devant les Lasalliens, le Pape appelle ¨¤ r¨¦habiliter la dignit¨¦ du ma?tre d¡¯¨¦cole
La vision de ce grand pédagogue et réformateur, fondateur de l'Institut des Frères des Écoles chrétiennes à Reims en 1680, l'a amené à développer de plus en plus clairement «la conviction que l'éducation est un droit pour tous, y compris pour les pauvres», a déclaré le Souverain pontife argentin.
Pour cela, il n'hésita pas à abandonner la fonction de chanoine et son riche héritage familial pour se consacrer entièrement à l'éducation des classes sociales en difficulté financière. Il a donné vie à une communauté composée uniquement de laïcs pour réaliser son idéal, convaincu que l'Église ne pouvait rester étrangère aux contradictions sociales des temps auxquels elle est appelée à faire face.
Une conception nouvelle de l¡¯enseignement
«C¡¯est cette conviction qui l¡¯a amené à établir une expérience originale de vie consacrée: la présence d¡¯éducateurs religieux qui, sans être prêtres, interprètent de manière nouvelle le rôle de "moines laïcs", s¡¯immergeant totalement dans la réalité de leur temps et contribuant ainsi au progrès de la société civile», a expliqué ce jeudi le Pape.
Ainsi, ce contact quotidien avec le monde scolaire a mûri en lui la conscience d¡¯identifier une nouvelle conception de l¡¯enseignant.
La dignité du maître
Saint Jean-Baptiste de La Salle était convaincu que l¡¯école était «une réalité sérieuse» pour laquelle il fallait bien préparer les gens, mais, a observé François, il avait devant ses yeux tous les défauts structurels et fonctionnels d'une institution précaire qui avait besoin «d'ordre et de forme».
Il s'est ensuite rendu compte que l'enseignement ne pouvait pas être simplement un métier, mais une mission, et s¡¯est donc entouré de personnes adaptées à l¡¯école populaire, inspirées par le christianisme, dotées d¡¯attitudes et de qualités naturelles pour l¡¯éducation, a poursuivi François, louant son modèle ecclésial et social qui s'efforçait de promouvoir ce qu'il appelait la «dignité du maître».
Réalisme pédagogique
Afin de donner des réponses concrètes aux exigences de son temps dans le domaine de l¡¯école, Jean-Baptiste de La Salle a entrepris des réformes audacieuses des méthodes d¡¯enseignement. «En cela, il a été touché par un réalisme pédagogique extraordinaire», a fait remarquer le Pape, détaillant:
«Il a remplacé la langue latine par la langue française, normalement utilisée dans l'enseignement; divisé les élèves en groupes d'apprentissage homogènes pour un travail plus efficace; organisé des séminaires pour les maîtres de pays, c'est-à-dire pour les jeunes qui souhaitent devenir enseignants sans faire partie d'aucune institution religieuse; il fonda les écoles du dimanche pour adultes et deux pensionnats, l'un pour jeunes délinquants et l'autre pour réinsérer des prisonniers».
La culture de résurrection
Rêvant d'une école ouverte à tous, il n'hésitait donc pas à faire face à des besoins éducatifs extrêmes en introduisant une méthode de rééducation par l'école et le travail. Dans ces réalités formatrices, il a entamé une pédagogie corrective qui, contrairement à l'usage de l'époque, inculquait l'étude et le travail chez les jeunes en guise de punition, avec des activités artisanales, plutôt qu¡¯un séjour en cellule.
Le Pape, après avoir loué pareil témoignage évangélique, a exhorté les Frères des écoles chrétiennes à demeurer des protagonistes d¡¯une «culture de résurrection», en particulier dans «les contextes existentiels où la culture de la mort l¡¯emporte».
«Ne soyez pas fatigués de chercher ceux qui se trouvent dans les "tombeaux modernes de perte, dégradation, inconfort et pauvreté"», pour leur offrir un nouvel espoir de vie, en a conclu le Saint-Père.
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