Pape Fran?ois: le regard de Marie soigne la myopie du monde
Cette première célébration de l¡¯année 2019, à laquelle ont assisté de nombreux fidèles, était toute entière tournée vers la Vierge Marie.
Chérir l¡¯étonnement
En ce début d¡¯année, le Pape François a d¡¯abord rappelé les vertus de l¡¯étonnement. «Aujourd¡¯hui c¡¯est le jour de s¡¯étonner devant la Mère de Dieu: Dieu est un petit enfant dans les bras d¡¯une femme qui nourrit son Créateur». Par ce mystère, Dieu s¡¯est «lié à l¡¯humanité pour toujours», a affirmé François, précisant que Dieu n¡¯était pas «un maître distant qui habite, solitaire, dans les cieux», mais le représentant de «l¡¯Amour incarné, né comme nous d¡¯une mère pour être le frère de chacun».
Outre cette grâce de l¡¯étonnement «devant le Dieu des surprises», le Pape François a invité toute l¡¯Église à renouveler son «étonnement des origines», afin de «ne pas ressembler à un beau musée du passé».
Pour ce faire, le Souverain pontife a noté trois attitudes à adopter vis-à-vis de Marie, Sainte Mère de Dieu: «Laissons-nous regarder par elle, laissons-nous embrasser, laissons-nous prendre par la main».
Les yeux de la Vierge éclairent l¡¯obscurité
«Laissons-nous regarder» dans les moments de besoin, mais aussi laissons-nous regarder «par la Vierge Marie», recommande d¡¯abord le Pape.
«On dit que les yeux sont le miroir de l¡¯âme; les yeux de la pleine de grâce reflètent la beauté de Dieu, ils réfléchissent sur nous le paradis. Jésus a dit que l¡¯?il est «la lampe du corps» (Mt 6, 22); les yeux de la Vierge savent éclairer toute obscurité, ils rallument partout l¡¯espérance», a-t-il détaillé.
Ainsi pour l¡¯évêque de Rome, ce regard maternel «donne confiance et aide à grandir dans la foi». Car la force de la Vierge est grande.
La tendresse comme remède à la tiédeur
«Elle nous enracine dans l¡¯Église où l¡¯unité compte plus que la diversité. Le regard de Marie rappelle que la tendresse, qui remédie à la tiédeur, est essentielle pour la foi. Quand, dans la foi, il y a de la place pour la Mère de Dieu, on ne perd jamais le centre», développe ensuite François, avant d¡¯affirmer: «Un monde qui regarde l¡¯avenir sans regard maternel est myope».
Peut-être que dans pareil monde, «les profits augmenteront» mais ce monde ne saura plus voir, dans les hommes, des enfants. «Il y aura des gains, mais ils ne seront pas pour tous», a argumenté le Pape, insistant sur le fait que «la famille humaine» se fondait sur «les mères».
«Un monde dans lequel la tendresse maternelle est reléguée à un pur sentiment pourra être riche de choses, mais pas de lendemains», a renchérit le Saint-Père. Or, cette parole, «tendresse», beaucoup «veulent la supprimer du dictionnaire aujourd¡¯hui», a dénoncé François.
Marie comme remède à la solitude
Vient ensuite le fait «de se laisser embrasser». Après le regard, entre ici en jeu le c?ur. «Dans la vie dispersée d¡¯aujourd¡¯hui, où nous risquons de perdre le fil, l¡¯étreinte de la Mère est essentielle», énonce le Successeur de Pierre, égrenant les souffrances contemporaines.
«Il y a partout tant d¡¯éparpillement et de solitude: le monde est entièrement connecté, mais il semble être de plus en plus désuni. Nous avons besoin de nous confier à la Mère. Dans l¡¯Ecriture, elle embrasse beaucoup de situations concrètes et elle est présente là où il y a besoin: elle se rend chez sa cousine Elisabeth, elle porte secours aux époux de Cana, elle encourage les disciples au Cénacle¡», énumère François. Ainsi, Marie devient «un remède à la solitude et à la décomposition». Elle est «la Mère de la consolation, qui con-sole», étymologiquement «être avec celui qui est seul» en latin.
L¡¯héroïsme du don
Enfin, «laissons-nous prendre par la main». Les mères prennent par la main les enfants et les accompagnent avec amour dans la vie, commence le Pape. «Mais combien d¡¯enfants aujourd¡¯hui, allant à leur propre compte, perdent la direction, se croient forts et s¡¯égarent, de libres ils deviennent esclaves. Combien, oublieux de l¡¯affection maternelle, vivent fâchés et indifférents à tout! Combien, malheureusement, réagissent à tout et à tous avec venin et méchanceté !», déplore-t-il.
De ce fait, le Pape a encouragé à ce que tous apprennent des mères «que l¡¯héroïsme réside dans le fait de se donner; la force, dans le fait d¡¯avoir de la pitié; la sagesse, dans la douceur».
Reine de la paix
Car, «Dieu ne s¡¯est pas passé de sa Mère», et à ce titre, nous aussi en avons besoin, encore plus, poursuit-il.
«La Vierge est la Reine de la paix, qui est vainqueur du mal et conduit sur les voies du bien, qui rétablit l¡¯unité entre ses enfants, qui éduque à la compassion», en a conclu le Pape avant de l¡¯invoquer: «Rassemble-nous tous sous ton manteau, dans la tendresse de l¡¯amour vrai, où se reconstitue la famille humaine : ¡°Sous ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu¡±».
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