Rencontre interg¨¦n¨¦rationnelle avec le Pape en marge du Synode
Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican
Le projet présenté ce mardi lors de la rencontre a débouché sur la naissance du livre du père Antonio Spadaro - directeur de la revue des jésuites italiens, La Civiltà Cattolica ¨C publié ce mardi dans neuf langues : " La sagesse du temps. En dialogue avec le Pape François sur les grandes questions de la vie ", édité aux États-Unis par Loyola Press. Le volume nait du recueil de 250 entretiens avec des personnes âgées dans plus de trente pays avec l¡¯aide d¡¯organisations à but non lucratif comme Unbound ou le Service jésuite pour les Réfugiés (JRS).
Des interlocuteurs divers
«Partager son expérience avec empathie», «ne pas s¡¯effrayer, ne pas perdre la paix», garder «la main tendue et ouverte»¡ voilà quelques-uns des conseils donnés par le Pape François lors de la rencontre. Six personnes lui ont posé des questions : des profils variés, célibataires ou mariés, entre 20 et 85 ans. Ils venaient d¡¯Italie, de Colombie, de Malte, ou des États-Unis, comme le cinéaste Martin Scorsese. À chacun, le Pape François a répondu longuement, n¡¯hésitant pas à rapporter de nombreuses anecdotes, faisant référence à des voyages ou à des rencontres. Comme cette «dame qui venait à la maison aider maman à laver : elle était sicilienne, migrante, elle avait deux enfants ; elle avait fait la guerre, la seconde guerre, et ensuite elle était partie avec ses enfants. Et elle racontait des histoires de guerres, et j¡¯ai tellement appris de la douleur de ces gens, ce que signifie quitter son pays, à tel point que j¡¯ai accompagné cette femme jusqu¡¯à sa mort, à 90 ans».
D¡¯autres grands thèmes chers au Pape François ont été abordés.
Défis spécifiques, défis communs
Il a par exemple été question de transmission de la foi¡ Le Pape a tenté de rassurer les parents et les grands-parents qui peinent à transmettre la foi : «je vous conseille beaucoup d¡¯amour, beaucoup de tendresse, de compréhension, de témoignage, de patience. Et de prière».
Devant les jeunes, le Saint-Père a dénoncé la «culture du maquillage» et de la compétition. Plusieurs mots devraient au contraire les guider : «s¡¯ouvrir», «servir», «se risquer»¡ «il y a plus d¡¯amour à donner qu¡¯à recevoir», a-t-il rappelé. «Les jeunes plus matures ¨C matures dans le sens du développement, sûrs d¡¯eux-mêmes, souriants, avec le sens de l¡¯humour ¨C sont ceux qui avancent progressivement, en chemin, avec le service», a fait remarquer le Pape.
Pour l¡¯intégration des migrants
D¡¯autres paroles fortes du Pape François concernaient l¡¯accueil des migrants et le populisme. Le Saint-Père a condamné «le manque d¡¯humanité, l¡¯agression, la haine entre les cultures, entre les tribus, et aussi une déformation de la religion pour pouvoir mieux détester». Il a dit l¡¯importance pour les jeunes de savoir comment «commencent les populismes» pour ne pas «tomber dans la même erreur». «On ne peut pas vivre en semant la haine », s¡¯est indigné le Pape. «La fermeture est le début du suicide. C¡¯est vrai que les migrants doivent être accueillis, doivent être accompagnés, mais surtout ils doivent être intégrés», a-t-il répondu à Fiorella qui l¡¯interrogeait sur la situation actuelle. «Et pour cela, il est important que toute l¡¯Europe se mette d¡¯accord sur ce problème».
Enfin, en réponse à Martin Scorsese, cet éloge des petites vertus qui viennent à bout de bien des conflits : «La non-violence, la douceur, la tendresse : ces vertus humaines qui semblent petites mais qui sont capables d¡¯ignorer les conflits les plus difficiles».
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