En RDC, une personne sur quatre souffre de la faim
Vianney Gilliot ¨C Cité du Vatican
L¡¯ONU annonce que 25,6 millions de personnes souffrent d¡¯insécurité alimentaire en République démocratique du Congo.
«La violence armée et la compétition pour les ressources ont causé des dommages massifs aux moyens d¡¯existence et aux infrastructures rurales, perturbant la production agricole essentielle» a confié le directeur du bureau des urgences et de la résilience de l¡¯Organisation pour l¡¯alimentation et l¡¯agriculture de l¡¯ONU à l¡¯AFP.
À l¡¯incertitude sécuritaire s¡¯ajoute la détresse alimentaire
L¡¯instabilité dans l'est de la République démocratique du Congo est due aux conflits entre l'armée congolaise et des groupes rebelles qui cherchent à contrôler des territoires, notamment ceux qui abritent les mines de cobalt. La situation dans ces régions du Nord et Sud Kivu ainsi que dans l¡¯Ituri, a poussé plus de 3,7 millions de Congolais à fuir leur région selon le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
Parmi eux, environ 2 millions sont classés dans la troisième et quatrième catégorie d¡¯insécurité alimentaire selon les cinq niveaux prévus par l¡¯IPC, qui vont de la «sécurité alimentaire» (première catégorie) à la «catastrophe» (cinquième catégorie). Cette crise s¡¯aggrave également par l¡¯augmentation notable des viols commis par les rebelles. Le conflit dans cette région a d¡¯ailleurs été l¡¯objet des intentions de prières du Pape François lors de l¡¯audience du mercredi 30 octobre.
Des Infrastructures défaillantes et une inflation galopante
À cette contrainte de déplacement s¡¯ajoute le manque «d¡¯infrastructures de bases dans de nombreuses régions du pays» selon le rapport. La qualité du réseau routier à l¡¯intérieur de la RDC fait d¡¯ailleurs défaut. En ce sens, 37% des commerçants déclarent «rencontrer des problèmes d¡¯approvisionnement majoritairement liés à l¡¯état des routes». L¡¯augmentation des prix qu¡¯engendre ce difficile acheminement des ressources a un fort impact sur les tranches les plus pauvres de la population qui consacrent une majeure partie de leurs revenus à l¡¯achat de produits importés tels que le riz ou encore le maïs.
Le texte souligne également que les catastrophes naturelles survenues en 2023 et en 2024 «entraînent des récoltes inférieures à la moyenne et engendrent un système alimentaire sérieusement affecté». Le pays avait déjà révélé en fin 2023 que 40% de la population congolaise était en insécurité alimentaire. L¡¯ONU prévient que «les résultats de l¡¯analyse de l¡¯insécurité alimentaire aigüe de cette année montre qu¡¯un choc macroéconomique, social, sanitaire, ou une catastrophe naturelle pouvait facilement faire basculer une couche importante de ces personnes structurellement vulnérables à des phase de crises ou d¡¯urgence de l¡¯insécurité alimentaire aigüe».
Des complications persistantes à prévoir
Les projections du rapport pour 2025 dessinent une aggravation à venir. Concernant les conflits armés, il indique que la dégradation de la situation alimentaire se poursuivra avec le déplacement des populations. Ensuite, du point de vue de l¡¯inflation des produits de premières nécessités comme l¡¯essence ou les semences devraient voir leur prix continuer d¡¯augmenter à cause de la dépréciation continue de la monnaie, rendant les importations plus onéreuses. L¡¯arrivée de la saison des pluies risque de freiner un peu plus l¡¯amélioration des infrastructures défectueuses.
Avec AFP
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