Les AFC militent en France pour une meilleure politique familiale
Entretien réalisé par Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican
Inscrire le droit à l¡¯avortement dans la constitution française? Adopter une nouvelle loi sur la fin de vie? Les parlementaires français vont très prochainement débattre de ces sujets. Pour les Associations familiales catholiques (AFC), il n¡¯est pas nécessaire de procéder à de tels votes. Une position qui rejoint évidemment celle des évêques, inquiets à l¡¯idée de cette inscription de la liberté d¡¯avorter dans la loi fondamentale du pays. Ils préfèrent ainsi que «les droits des femmes soient mieux garantis et mieux promus» comme ils l¡¯ont rappelé .
Sur la fin de vie, même convergence de vue. Les évêques soulignent qu¡¯«une société humaine doit être fraternelle pour tous et pour toutes jusqu¡¯à la fin de la vie, et promouvoir l¡¯aide active à vivre tout en se gardant d¡¯un ¡°certain goût pour la mort¡± inhérent à notre humanité marquée par le péché». Les AFC montrent la même prudence et opposition à une nouvelle législation qui remplacerait la loi Clayes-Leonetti de 2016.
Maintenir la loi Clayes-Leonetti
Pascale Morinière, présidente de la Confédération nationale des Associations familiales catholiques, souligne d¡¯ailleurs que de nombreux médecins et personnels soignants sont opposés à tout nouveau dispositif et regrettent de ne pas être entendus par le gouvernement. «Quand un patient est bien accompagné en soins palliatifs, dans l¡¯immense majorité des cas, la demande de mourir disparait», souligne-t-elle.
«Il faut mieux faire connaitre la loi existante» à la communauté médicale mais aussi au grand public, estime Pascale Morinière. «Les Français ont peur de mourir et de souffrir avant de mourir, alors qu¡¯il existe tous les moyens, en particulier la sédation terminale, pour ne pas souffrir» explique-t-elle. Les efforts doivent donc porter sur les soins palliatifs même s¡¯il y a un enjeu économique conséquent reconnait-elle: «la dernière année de vie coûte aussi cher que nos dix dernières années de vie».
Restaurer une vraie politique familiale
La mobilisation des AFC en faveur de la vie passe aussi par la natalité. Or les naissances n¡¯ont jamais été aussi peu nombreuses en France: 726 000 en 2022 contre 822 000 en 2012. Pour expliquer cette baisse conséquente, trois raisons principales sont évoquées par les parents. Les raisons économiques viennent en tête et c¡¯est selon Pascale Morinière, la conséquence «de la déconstruction de la politique familiale». Ensuite, vient les problèmes liées à la garde des enfants. Enfin, «la solitude»: «de plus en plus de jeunes sont seuls et ne sont pas en mesure d¡¯avoir des enfants», note la présidente des AFC. À cela, s¡¯ajoute la réforme du congé parental qui ne permet plus aux femmes de s¡¯arrêter aussi longtemps qu¡¯auparavant et qui n¡¯est plus payé autant. Les AFC demandent d¡¯ailleurs sa réévaluation de 428,71 euros à 1000 euros.
«Il faut donc donner les moyens pour une politique familiale efficace» réclame Pascale Morinière pour qui «il faut investir pour l¡¯avenir». «Un pays qui a une natalité, c¡¯est un pays qui a une économie dynamique, qui peut se projeter vers l¡¯avenir, qui investit, qui est dans une posture morale beaucoup plus positive» affirme-t-elle.
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