Caritas Freetown d¨¦nonce l¡¯usage de la drogue en Sierra Leone
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«L'usage répandu de cette substance provoque de graves problèmes mentaux et sociaux, surtout en relation avec le chômage et la grave crise économique», a déclaré Caritas Freetown dans son communiqué vendredi 27 octobre. Elle lance un appel sincère au gouvernement pour qu'il agisse immédiatement en déclarant une urgence sanitaire et en allouant des ressources pour lutter contre cette crise afin de protéger la jeunesse du pays.
«Kush», la nouvelle drogue illégale en Sierra Leone
La marijuana synthétique, dont la composition peut varier en fonction du producteur, est apparue sur le marché il y a une demi-douzaine d'années. Produit et distribué par des gangs criminels, le «kush», également appelé «drogue zombie», est un mélange de divers produits chimiques et plantes qui imitent le THC (cannabinoïde) naturel, présent dans le cannabis.
Largement répandue chez les jeunes de Sierra Leone, du Liberia et de Guinée Conakry, cette drogue a de graves conséquences sociales dans ces pays d'Afrique de l'Ouest. Selon les responsables des établissements de santé de Freetown, 90 % des admissions masculines dans le service psychiatrique central sont dues à la consommation de cette drogue.
«Son commerce est facilité par le faible prix auquel elle est vendue, inférieur à celui des pilules analgésiques Tramadol, auparavant très populaires. Il faut environ 30 minutes pour fumer un joint de 'kush', mais les effets durent beaucoup plus longtemps», a déclaré Caritas Freetown dans son communiqué.
Les Sierra-Léonais dans le tunnel de la dépendance
Le taux de chômage élevé qui touche les jeunes dans les trois pays mentionnés incite fortement à rechercher des formes pharmacologiques d'évasion. La population de la Sierra Leone, qui compte plus de 8 millions d'habitants, doit faire face à une inflation élevée et à un chômage important.
Le «kush» permet aux Sierra-Léonais d'oublier leurs frustrations, mais elle les entraîne aussi dans le tunnel de la dépendance et souvent de la maladie psychiatrique, dans un pays qui ne compte que cinq hôpitaux autorisés à traiter ces maladies. Préoccupée par cette situation, Caritas Freetown a lancé l'alarme, estimant qu¡¯une «urgence sanitaire doit être déclarée pour protéger le bien-être et l'avenir des jeunes de la nation».
Investir dans des programmes de prévention
Au terme de sa déclaration ce vendredi, Caritas Freetown a mentionné que, outre la mise en garde d'une urgence sanitaire, il est essentiel d'investir dans des programmes de prévention et de réhabilitation. «Il s'agit notamment de créer des centres de traitement accessibles et abordables, de lancer de vastes campagnes de sensibilisation du public et de mettre en ?uvre des initiatives éducatives pour informer les jeunes des dangers associés à la consommation de 'kush'», a-t-elle conclu.
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