Gangren¨¦ par la violence, l'Equateur se rend aux urnes
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Les électeurs du pays d¡¯Amérique centrale iront voter dimanche 20 août lors du premier tour de l¡¯élection présidentielle. Un scrutin anticipé annoncé au mois de mai dernier après la dissolution de l¡¯Assemblée par le président de droite Guillermo Lasso, une assemblée qui était sur le point de le destituer. Parmi les principaux candidats figurent notamment Luisa Gonzez, figure de la gauche et proche de l'ancien président socialiste Rafale Correa (2007-2017) qui vit en exil, ou encore Yaku Perez, leader indigène. La campagne électorale, qui a mis aux prises huit candidats s'est achevée dans le sang avec l¡¯assassinat en pleine rue de Quito d¡¯un des candidats à l¡¯élection, le 9 août, le journaliste de centre-droit Fernando Villavicencio par un tueur à gage colombien.
Suite à ce drame, le président Lasso a décrété l'état d'urgence pour 60 jours dans le pays et fait appel au FBI américain pour aider à traquer les responsables. Le mouvement centre-droitiste de Fernando Villavicencio, Construye, a réclamé la création d'une commission internationale pour enquêter sur le meurtre de son leader.
Une plaque tournante de la drogue
L'assassinat de Fernando Villavicencio a relégué au second plan des programmes des différents candidats, notamment en terme de politique économique et sociale, alors que la pauvreté atteint des taux inquiétants et témoigne de l¡¯emprise des cartels de la drogue sur le pays ces dernières années. Coincée entre la Colombie et le Pérou, deux producteurs importants de cocaïne, l'Equateur est devenu ces dernières années une plaque tournante régionale du narcotrafic, notamment via le port de Guayaquil, la deuxième ville du pays.
Ce meurtre en pleine campagne électorale a complètement rebattu les cartes et fait fait peser une grande incertitude sur l'issue du premier tour de cette élection présidentielle. Décryptages de cette société équatorienne prise en otage par le narcotrafic et marquée par une polarisation politique extrême avec Emmanuelle Sinardet, professeure de civilisation latin-américaine à l¡¯Univeristé de Paris-Nanterre.
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