L¡¯Otan, entre retour aux sources et nouveaux d¨¦fis
Entretien réalisé par Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican
C¡¯est un sommet plein d¡¯incertitudes qui s¡¯ouvrent ce mardi 11 juillet en Lituanie, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière bélarusse et de l¡¯enclave russe de Kaliningrad. Incertitudes concernant le sort de deux pays candidats, l¡¯Ukraine et la Suède. Les propos ce lundi du président turc au sujet de la demande d¡¯adhésion de Stockholm à l¡¯Alliance atlantique ont refroidi les esprits: «Ouvrez d¡¯abord la voie à l¡¯adhésion de la Turquie à l¡¯Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède» a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
Mais c¡¯est bien le sort de l¡¯Ukraine qui sera au c?ur des discussions. Or, les États-Unis semblent fermer la porte momentanément: Joe Biden, le président américain, a déclaré dimanche que Kiev n¡¯était pas prêt à faire partie de l¡¯Otan. «Il va donc falloir trouver des solutions communes pour préparer l¡¯adhésion de l¡¯Ukraine d¡¯ici quelques années et s¡¯occuper entre temps des garanties de sécurité au pays, c¡¯est-à-dire comment le soutenir militairement, financièrement, d¡¯une manière tout à fait concrète» analyse Frédéric Dessberg, maitre de conférences en histoire contemporaine à l¡¯académie militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan. Avec «le défi majeur de présenter une cohésion de l¡¯Otan sur tous les enjeux» face à une Russie attentive et hostile.
L¡¯Otan retrouve sa vocation première
Au-delà de cette question, la guerre en Ukraine a relancé l¡¯Otan. Il y a quelques années, le président français Emmanuel Macron affirmait que l¡¯organisation était «en état de mort cérébrale». Or, le conflit ukrainien «a réanimé l¡¯Otan et particulièrement la solidarité entre les partenaires» estime Frédéric Dessberg. L¡¯Alliance est revenue à sa vocation originale, celle de faire face à une menace terrestre venue de l¡¯Est.
Mais ce recentrage sur la défense territoriale de l¡¯Europe orientale, entamée il y a quelques années déjà, n¡¯empêche pas l¡¯intérêt vers d¡¯autres zones du globe, en particulier la région indopacifique où certains pays ont des intérêts comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou la France, et où l¡¯Otan a noué des partenariats avec plusieurs États de la région, comme la Corée du Sud, le Japon ou l¡¯Australie. S¡¯il existe un relatif consensus par rapport à la politique à mener en Europe orientale, c¡¯est loin d¡¯être le cas dans la région indopacifique, Paris étant plus réticent à un engagement de l¡¯Otan.
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