Tchad: l'?glise interpelle sur l¡¯ins¨¦curit¨¦ grandissante
Entretien réalisé par Myriam Sandouno ¨C Cité du Vatican
«Le Sud du Tchad actuellement vit dans un climat d¡¯insécurité dû aux conflits entre éleveurs et agriculteurs, mais aussi à une nouvelle forme de violences qui se traduit pas des attaques, "des personnes", que les autorités appellent quelque fois bandits et qui sèment la terreur dans les villages et les campagnes», a déclaré Mgr Joachim Tarounga. Dans ces violents affrontements entre éleveurs et agriculteurs sur fond de litige foncier, autour de l¡¯accès à certaines ressources naturelles, des dizaines de Tchadiens ont perdu la vie, d¡¯autres ont subi des dommages corporels graves, et plusieurs biens détruits selon les autorités, qui ont déploré le 7 juin dernier sur les discours haineux, invitant les citoyens à la vigilance.
Le Tchad «connu comme un pays qui a une armée efficace et qu¡¯on invite un peu partout pour garantir la paix des autres» peine à trouver une solution efficace pour le bien des populations, a fait savoir l¡¯évêque du diocèse de Moundou: «Malheureusement chez nous on n¡¯y arrive pas. La preuve c¡¯est qu¡¯aujourd¡¯hui, ce sont des tueries un peu partout». Les forces de sécurité et de défense doivent, «puisqu¡¯ils sont là, assurer tout simplement la sécurité des gens, et qu¡¯ils soient capables aussi de voir si les bandits et autres viennent d¡¯ailleurs. Qu¡¯ils soient capables aussi de prévenir un peu de leur incursion pour attaquer des pauvres populations», a-t-il dit.
La préoccupation des Tchadiens
Aujourd¡¯hui, face aux maux que vivent les populations: l¡¯insécurité, les combats entre armée et rebelles, la cherté de la vie, Mgr Joachim Tarounga observe une certaine inquiétude chez les Tchadiens, quant à l¡¯avenir de leur pays. «On voit sur le visage des gens, qu¡¯on aille dans les campagnes ou dans les villes. On est très inquiets», a-t-il affirmé, rappelant les inondations de l¡¯année dernière, qui n¡¯ont «pas permis de faire une bonne récolte. Puisque nous sommes une région rurale, et la vie de la majorité des gens dépend essentiellement de l¡¯agriculture, et lorsque les récoltes ne sont pas bonnes: c¡¯est la menace aussi de la famine». Actuellement «sur les marchés, les denrées coûtent terriblement chères» a-t-il souligné.
À cela s¡¯ajoute les pénuries en carburant, qui sont «tout simplement incompréhensibles pour un pays producteur de pétrole», a déploré le 29 mai dernier la Conférence des évêques du Tchad.
L¡¯attente des populations
Mgr Joachim Kouraleyo Tarounga, évêque du diocèse de Moundou et vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Tchad invite le président de transition à respecter ses engagements: «Au lendemain de la prise de pouvoir, il avait dit que les Tchadiens lui fassent confiance. Alors maintenant, ce que les Tchadiens attendent, c¡¯est tout simplement qu¡¯ils tienne à sa parole».
Le sud du Tchad est régulièrement en proie à des conflits meurtriers entre communautés nomades et sédentaires. Ces dernières années, ces conflits ancestraux connaissent un net regain, touchant notamment le Soudan, le Soudan du Sud, la Centrafrique, le Cameroun et le Nigeria, dont les parties méridionales ou septentrionales bordent la bande sahélienne.
Avec agences
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