Le Pakistan, soci¨¦t¨¦ frustr¨¦e et fractur¨¦e
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le Pakistan est de nouveau traversé par les tensions politiques. La semaine passée a été marquée par de violents affrontements entre les partisans de l¡¯ancien Premier ministre Imran Khan et les forces de l'ordre. L¡¯arrestation le 9 mai par l¡¯armée de celui qui dirigea le pays de 2018 à 2022 a provoqué des scènes de chaos dans le pays. Au moins neuf personnes ont été tuées, des centaines de policiers blessés et plus de 7.000 personnes arrêtées, principalement dans les provinces du Pendjab (est) et du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest).
La Cour suprême a ordonné la libération d¡¯Imran Khan, deux jours plus tard. Celui-ci ne peut être de nouveau arrêté durant une période d¡¯au moins deux semaines et a annoncé reprendre sa campagne mercredi pour les prochaines élections du mois d¡¯octobre.
Plusieurs accusations de corruption pèsent sur l¡¯ancien Premier ministre, qui accuse les élites -à commencer par la toute-puissante armée pakistanaise- de vouloir entraver son destin politique. Ce lundi 15 mai, Imran Khan a d'ailleurs prédit qu'il serait prochainement de nouveau arrêté, dénonçant le rôle de "juge, jury et bourreau" que jouerait, selon lui, le gouvernement.
Personnage clivant et populiste, Imran Khan, 70 ans et ancien champion de cricket, reste néanmoins très populaire auprès d¡¯une large frange de la société pakistanaise, des jeunes notamment.
Cette explosion de tensions révèle les fractures et les frustrations de la société pakistanaise, qui couvaient depuis longtemps, un pays jeune marqué où s'est accentué dernièrement la crise économique et sociale. Décryptage avec Didier Chaudet, spécialiste du Pakistan, Chercheur associé à l'IFEAC, l'Institut français d'études sur l'Asie centrale
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