Au Nigeria, les ¨¦v¨ºques entament la r¨¦volution verte
Marine Henriot ¨C Cité du Vatican
Une cinquantaine de diocèses à travers le pays participeront à cette initiative intitulée «Green Revolution Campaign» (en français, «campagne pour la révolution verte»), soutenue par Caritas Nigeria. Les diocèses impliqués dans la campagne se sont engagés à planter au moins 20 000 arbres chaque année, rapporte l¡¯agence Fides.
Le Nigeria est l¡¯un des pays les plus vulnérables aux variations du climat. En un siècle, sa température moyenne a augmenté de 1,6° C par rapport à l'ère pré-industrielle. L¡¯été dernier, des inondations ont causé la mort de 600 personnes et le déplacement de 1,5 million. Dans un pays qui compte près de 135 millions de cheptels, les changements climatiques accentuent par ailleurs la pression sur les éleveurs nomades et les agriculteurs sédentaires, qui se livrent à des affrontements pour des parcelles de terres arables de plus en plus rares. Selon un rapport de l¡¯International Crisis Group publié fin 2017, plus de 2 500 personnes ont été tuées dans les violences pastorales en 2016. Une situation qui depuis s'est empirée.
En effet, selon le directeur de Caritas Nigeria, le père Uchechukwu Obodoechina, cité par l¡¯agence Fides, «le projet de reforestation limiterait les crises entre agriculteurs et éleveurs ainsi que d'autres problèmes liés au changement climatique qui affectent les hommes et les animaux.»
Rempart vert, du Sénégal à Djibouti
Plus de 80% des forêts du pays ont déjà été détruites, le taux de forêt dite primaire est maintenant réduit à 8%. Depuis 2007, le Nigeria est engagé dans la création de la Grande Muraille Verte, qui consiste à créer un couloir arboré de 15 kilomètres de large traversant tout le continent africain, du Sénégal à Djibouti, mais en 2021, selon les chiffres du ministère français de l¡¯économie, moins de 1% des objectifs du Nigeria étaient atteints.
L¡¯initiative de Caritas Nigeria et de la conférence épiscopale vient donc en appui à la plantation de la Grande Muraille Verte, censée créer un brise vent et limiter la désertification en Afrique subsaharienne.
Le rôle essentiel des arbres
Les arbres font partie des piliers de la lutte contre le changement climatique. Ils capturent et stockent le carbone, qui est à l¡¯origine de l¡¯effet de serre et donc du réchauffement climatique. Par ailleurs, en plus d¡¯être un abri essentiel pour la biodiversité, les arbres participent à la régulation du climat: ils permettent de filtrer l¡¯eau, injectent de l¡¯eau dans l¡¯atmosphère par évapotranspiration, préviennent l¡¯érosion du sol et la pollution de l¡¯eau. Alors que la désertification et la sécheresse s¡¯aggravent dans le nord du pays, et plus largement au Sahel, les arbres, en plantation ou en forêt, s'imposent commes des acteurs de paix essentiels.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester inform¨¦, inscrivez-vous ¨¤ la lettre d¡¯information en cliquant ici