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Des fleurs d¨¦pos¨¦es en m¨¦moire des personnes tu¨¦es dans la frappe russe dimanche dernier ¨¤ Dnipro. Des fleurs d¨¦pos¨¦es en m¨¦moire des personnes tu¨¦es dans la frappe russe dimanche dernier ¨¤ Dnipro. 

Ukraine: ?¨¤ Dnipro, la solidarit¨¦ nous aide ¨¤ surmonter le choc?

Ivanka Velychko et Mila Leonova travaillent toutes deux pour Caritas Donetsk qui a une antenne ¨¤ Dnipro, o¨´ un immeuble de 1700 r¨¦sidents a ¨¦t¨¦ bombard¨¦ samedi dernier par les Russes, faisant 45 morts. Elles racontent ¨¤ Pope les efforts d¨¦ploy¨¦s pour venir en aide aux victimes. Selon elles, les gens sont d¨¦vast¨¦s, mais s¡¯aident et cela les a rapproch¨¦s, un lien qui leur apporte de la consolation.

Svitlana Duckhovych - Cité du Vatican

Soixante-neuf heures de travail parmi les décombres, soixante-neuf heures d'attente, d'espoir et, pour beaucoup trop de gens, au final, l¡¯expérience d¡¯une douleur atroce, comme l'a dit le Pape ce matin à la fin de l'audience générale. Après cette course contre la montre, le temps du silence a pris le relai. Des sirènes et klaxons se sont mis à retentir, les têtes se sont baissées devant un énième monument aux morts, pour saluer une dernière fois la mémoire des 45 victimes de l¡¯attaque, des parents, amis, proches, même des enfants - six petits sont morts - tous perdus dans la plaie béante laissée par un missile russe dans un immeuble de Dnipro il y a quatre jours.

Quelque 80 blessés sont sortis de ce brasier, dont 16 mineurs, et 20 personnes sont toujours portées disparues. La blessure qui a frappé la ville ukrainienne, a fait saigner un quartier tout entier en raison de la traînée de destruction causée par le missile dans les environs. Sans parler de ces Ukrainiens morts loin de chez eux, ils avaient fui les violences frappant leurs localités d¡¯origine.

La zone du complexe immobilier touchée par le missile russe.
La zone du complexe immobilier touchée par le missile russe.

Mila Leonova, responsable de la communication de Caritas Donetsk mais basée à Dnipro, décrit cette nouvelle tragédie aux médias du Vatican

Qu¡¯avez-vous découvert dans la zone touchée par le missile ?

L'impact du missile et l'explosion ont endommagé les bâtiments voisins, non seulement ceux qui se trouvent juste devant, mais aussi plus loin. Ils semblaient être protégés, mais cette explosion était si forte que les fenêtres de ces bâtiments ont été complètement détruites : des milliers de mètres carrés de fenêtres devront être remplacés. Après l'explosion, il y a eu des coupures de courant, et les appareils électriques des gens ont été brûlés. Selon les chiffres approximatifs des autorités de la ville, 236 appartements ne pourront être rénovés. Il faudra donc trouver un nouveau logement pour ces personnes.

La volonté d'apporter immédiatement de l'aide semble avoir été, pour ainsi dire, plus forte que la terreur...

Il est certain que toute la ville de Dnipro a fait preuve d'un très grand c?ur, car immédiatement après l'attaque, presque tous les habitants étaient là. Le bâtiment touché est très grand, il se trouve dans un complexe résidentiel auquel sont liées de nombreuses histoires personnelles, car presque tous les habitants de Dnipro y avaient des parents, des amis ou des connaissances. C'est pourquoi lorsque nous voyons les photos, entendons les histoires des personnes qui sont mortes, cela nous touche au c?ur. Ce sont des visages familiers, des gens que nous connaissons. Et parmi les victimes figurent malheureusement de nombreuses personnes déplacées qui ont fui la guerre depuis les régions de Donetsk, Lougansk et Kharkiv.

Comment les gens réagissent-ils à une douleur aussi énorme ?

En voyant tout ça... Je dirais qu'il n'y a plus de force pour les émotions, le c?ur ne peut tout simplement pas absorber tant de douleur et ne peut même pas accepter que cela soit une réalité, qu'une telle chose soit possible à notre époque. Les gens ne peuvent pas l'accepter. Nous ne pouvons que tenter d¡¯aider pour soutenir ces personnes qui sont maintenant simplement sous le choc, pour surmonter les conséquences de cette tragédie. Nous tous qui sommes maintenant à Dnipro, nous nous sentons, pour ainsi dire, liés par un grand amour et nous essayons de transformer nos émotions négatives en aide, que nous pouvons offrir ici et maintenant. Nous n'avons même pas le temps de réfléchir ou d'injurier qui que ce soit. Nous devons embrasser, avec amour, ces personnes qui sont ici, qui ont souffert. Je pense que c'est la chose la plus importante maintenant.

Des fleurs et des peluches sur le site du bombardement.
Des fleurs et des peluches sur le site du bombardement.

 

Unis par la douleur

Ivanka Velychko coordonne le travail des bénévoles de "Caritas Donetsk". Lorsque nous l'avons contactée, elle venait de retourner à son bureau après la fin des travaux de sauvetage, vers 13 h 30 hier. Elle a parlé de ce qu'elle avait vu et ses mots étaient entrecoupés de larmes.

Être obligé de faire face à un tel massacre a été un coup terrible...

Quand j'étais là, il n'y avait pas d'émotions, mais quand je suis arrivée au bureau, elles m¡¯ont submergée. Sur le moment, on trouve la force de ne pas montrer sa douleur aux gens, parce qu'ils se sont tournés vers nous pour obtenir de l'aide. Pendant que nous étions là, la cérémonie annonçant la fin des travaux de sauvetage a eu lieu. À un moment donné, toutes les voitures de secours, les voitures de police et les ambulances ont allumé leurs sirènes en hommage aux victimes. Un son qui a fait s'élever les oiseaux dans le ciel et qui ressemblait aux âmes des personnes mortes..... C'était un moment très émouvant. Il y avait beaucoup de monde, notamment parce qu'une vingtaine de personnes étaient encore portées disparues, et beaucoup ont cru qu¡¯elles pourraient être sauvé. Ils se sont accrochés à une lueur d'espoir jusqu'au bout. Une femme avait attendu dans une tente pendant deux jours parce que son fils avait été laissé dans les décombres. Quand ils ont trouvé le corps de l'enfant, ils l'ont donné à la femme, sont arrivés des parents. C'était très difficile...

Quand les sirènes ont retenti, tout le monde a commencé à pleurer. À l'arrêt de bus situé à côté de la maison détruite, il y avait une montagne de fleurs et de jouets que les gens avaient apportés. Quelqu'un a dit: «Ici c'était mon appartement, ici nous étions heureux»... Chaque appartement a un destin différent, une histoire. À Dnipro, ce quartier résidentiel était considéré comme très prestigieux. C'est difficile, mais cette tragédie nous a encore plus unis. De nombreuses personnes sont venues apporter de la nourriture pour préparer des repas chauds, d'autres ont dit vouloir faire du bénévolat. Les gens étaient très unis, ils comprenaient ce qui se passait d'un simple coup d'?il. Nous avons donc partagé nos sentiments, en offrant un câlin et beaucoup d'aide pratique. Par exemple, de nombreux entrepreneurs ont offert une aide ciblée à des familles individuelles, en prenant en charge l'une d'entre elles.

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18 janvier 2023, 17:49