COP15, un accord pour sauver la biodiversit¨¦
Avec AFP
Après quatre années de négociations difficiles, dix jours et une nuit de marathon diplomatique, plus de 190 Etats sont parvenus à un accord sous l'égide de la Chine, présidente de la COP15. Ce «pacte de paix avec la nature», appelé «accord de Kunming-Montréal», vise à protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique.
Que contient l¡¯accord ?
Les pays se sont mis d'accord sur une feuille de route visant notamment à protéger 30% de la planète d'ici 2030 et à porter à 30 milliards de dollars l'aide annuelle pour la biodiversité dans les pays en développement.
La création d'aires protégées sur 30% de la planète, la plus connue des 23 mesures adoptées, est présentée comme l'équivalent pour la biodiversité de l'objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. A ce jour, 17% des terres et 8% des mers seulement sont protégées.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est félicité du fait que «nous commençons enfin à conclure un pacte de paix avec la nature».
Arnaud Gilles, délégué du WWF France pour la COP15, salue de son côté «Une avancée, un bon cap a été fixé», «L¡¯ambition est là, maintenant il va falloir passer à des termes plus concrets» nuance-t-il cependant.
Le texte est aussi salué pour ses garanties accordées aux peuples autochtones, gardiens de 80% de la biodiversité subsistante sur Terre, pour son objectif de restaurer 30% des terres dégradées et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides.
La question des financements
Et pour tenter de résoudre la question financière toujours brûlante entre le Nord et le Sud, l'accord prévoit d'atteindre «au moins 20 milliards de dollars» d'aide internationale annuelle pour la biodiversité d'ici 2025 et «au moins 30 milliards d'ici 2030». Le délégué de WWF France voit là un «paquet de financement assez complet»
Car le temps presse, alertent les scientifiques. 75% des écosystèmes mondiaux sont altérés par l'activité humaine, plus d'un million d'espèces sont menacées de disparition et la prospérité du monde est en jeu: plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services.
D'autant plus que le plan décennal précédent signé au Japon en 2010 n'a atteint quasiment aucun de ses objectifs, notamment en raison de l'absence de mécanismes d'application véritables.
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