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Edoardo Giribaldi - Cité du Vatican

En cette journée du 15 octobre qui célèbre les femmes rurales du monde entier, les données fournies par l'ONU Italie soulignent le rôle primordial qu'elles jouent dans l'économie mondiale. Les femmes travaillant dans l'agriculture représentent plus d'un quart de la population mondiale, et dans les pays en voie de développement, elles constituent environ 43 % de la main-d'?uvre. Malgré cela, nombre d'entre elles se voient toujours refuser l'accès aux services de santé de base et à l'éducation. Un autre facteur discriminant pour elles est celui des conditions de travail particulièrement dures, en raison des longues distances qu'elles doivent parcourir pour transporter l'eau et les outils, ce qui entraîne un taux élevé de mortalité maternelle et infantile.

Combler l'écart salarial avec les hommes

La présidente de «Femmes au champ» Pina Terenzi, une association italienne qui donne la parole à la communauté des femmes engagées dans le secteur primaire, fait le point sur la condition des femmes rurales dans le pays. «Nous espérons une réhabilitation de la figure féminine engagée dans les travaux agricoles, dans la culture collective. Du point de vue salarial, il y a encore un écart à combler avec les collègues masculins», constate-t-elle. La responsable souligne que le travail dans le secteur primaire est souvent considéré comme un emploi «de second rang», alors qu'il est au contraire nécessaire de le réhabiliter comme une profession digne, au même titre que les autres. Ceci, affirme-t-elle, «peut être réalisé par des salaires plus appropriés que le travail payé».

Innovation et contacts avec les entreprises

Un chiffre pertinent, publié par «Unioncamere», l’union italienne des chambres de commerce, d’industrie, d’artisanat et d’agriculture, et repris par «Femmes au champ» sur son site web, explique que 28,2% du nombre total d'entreprises agricoles italiennes sont dirigées par des femmes. Pina Terenzi explique qu'il est difficile de faire des prévisions pour l'avenir, mais l’on peut espérer une croissance de ces chiffres. «Les femmes sont innovantes et parviennent toujours à regarder un peu plus loin, à nouer davantage de contacts avec d'autres entreprises. Tant de choses dépendent des opportunités: sans elles, rien ne se fait», ajoute-t-elle, faisant une réflexion qui fait écho à l'appel du Pape François aux jeunes à devenir des artisans de la paix. «J'aime à penser que, en ce qui concerne les femmes rurales d'Italie et du monde entier, nous pouvons leur dire: soyez des cultivatrices de paix», poursuit-elle.

L'engagement du Pape François

Au fil des ans, le Souverain Pontife a également souligné à plusieurs reprises le rôle central des femmes dans l'agriculture mondiale. Dans un tweet posté le 15 octobre 2021, le Souverain Pontife a souligné combien l'univers féminin a «beaucoup à nous apprendre sur la façon dont l'effort et le sacrifice nous permettent de construire des réseaux qui assurent l'accès à la nourriture, la distribution équitable des biens et la possibilité pour chaque être humain de réaliser ses aspirations». De même, le Pape François, à l'occasion du Sommet des systèmes alimentaires 2021, a souligné l'importance d'introduire une «nouvelle mentalité» dans la conception de systèmes alimentaires qui «protègent la Terre et maintiennent la dignité de la personne humaine au centre». Dans un message adressé au directeur général de la FAO de l'époque, José Graziano da Silva, le Souverain Pontife avait qualifié de «significative» la contribution des femmes à l'agriculture. François avait ajouté qu'elles participent «à toutes les étapes de la production alimentaire, des semailles à la récolte, à la gestion et aux soins du bétail, et même aux travaux les plus lourds».

La Journée internationale de la femme rurale a été instaurée par l'Assemblée générale des Nations unies en décembre 2007 dans le but de promouvoir «le rôle clé des femmes rurales pour faire progresser le développement rural et agricole, contribuer à la sécurité alimentaire et à l'éradication de la pauvreté rurale». Cette journée s'inscrit dans un programme plus large qui comprend la célébration, la même semaine, de la Journée mondiale de l'alimentation, le 16 octobre, et de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, le 17 octobre. Ces trois anniversaires font partie du projet de l'Agenda 2030 pour le développement durable, soutenu par les Nations Unies.