En Tunisie, un projet de nouvelle constitution loin de faire l¡¯unanimit¨¦
Entretien réalisé par Myriam Sandouno - Cité du Vatican
Dévoilé le 30 juin dernier, puis amendé quelques jours plus tard par le président tunisien Kaïs Saïed, le projet de nouvelle constitution provoque de vifs débats à seulement quelques jours du vote référendaire, le 25 juillet prochain. Malgré les amendements apportés, l¡¯opposition dénonce un «projet liberticide, un texte taillé sur mesure». Évoquant également des irrégularités dans le processus démocratique, elle appelle les citoyens à boycotter le scrutin et affiche sa volonté de poursuivre la lutte politique face au chef d'État tunisien.
L¡¯adoption de ce texte au prochain référendum, «pourrait ouvrir la voie à un régime dictatorial», alerte Sadok Belaïd, le président de la Commission nationale consultative chargé de rédiger ce projet de nouvelle constitution. «Il n¡¯appartient en rien à celui que nous avons élaboré», affirme le juriste dans le journal Assabah. Sadok Belaïd estime que s¡¯il est validé, ce serait le début d¡¯un «mauvais futur» pour la Tunisie.
Un article du chapitre V en rapport avec l¡¯islam, a été critiqué par Amnesty International. Le président tunisien y a introduit la mention, «au sein d¡¯un système démocratique» dans la phrase affirmant, que la Tunisie «fait partie de la communauté islamique» et que «l¡¯État doit travailler pour atteindre les objectifs de l¡¯islam». Amnesty International estime que cet article pourrait «autoriser la discrimination contre d¡¯autres groupes religieux».
Pour Vincent Geisser, politogue et sociologue, le chef de l¡¯État tunisien «renforce le contrôle étatique sur le champ religieux». Le spécialiste qualifie ce texte constitutionnel «d¡¯utopie politique» du président tunisien, qui selon lui prétend se placer en «position de sauveur de la Tunisie».
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