Il y a vingt ans, l'arriv¨¦e des premiers euros
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le passage symbolique avait été fêté dans douze pays européens, de Paris à Athènes en passant par Rome, Madrid ou Berlin. Comme tout passage à l'année nouvelle, le compte-à-rebours a été égréné mais le 1er janvier 2002, il fut le théâtre de moments particulièrement festifs: cette date marquait en effet la mise en circulation des premiers euros. Si cette monnaie physique n'arrivait qu'en 2002 dans les portefeuilles, la monnaie unique était déjà la référence depuis le 1er janvier 1999 sur les marchés financiers.
Aujourd'hui, l'euro est la monnaie de 19 pays européens et 340 millions de personnes. Instrument important de souveraineté, l'euro est devenu, derrière le dollar, la deuxième monnaie de référence mondiale. Pas moins de 60 pays du monde entier l'acceptent dans les transactions ou fixent sur lui leur cours de la monnaie. L'espace de la monnaie unique devraient encore s'élargir avec l'adoption de l'euro par la Croatie en 2023 et la Bulgarie en 2024.
Les étapes de l'arrivée de l'euro ont été progressives et parfois complexes. La monnaie unique a pu aussi concentrer des critiques comme celle principale d'avoir fait augmenter les prix. En réalité, les études réalisées, comme celles en France montrent que le passage à l'euro n'a que modérément joué en faveur de l'inflation. «Entre le passage à l¡¯euro fiduciaire en 2002 et l'année 2020, les prix à la consommation ont augmenté de 1,3 % en moyenne par an, constate l'institut national français de statistiques économiques, précisant que «c¡¯est nettement inférieur au rythme moyen de l¡¯après-guerre au milieu des années 80 (+ 10,1 % par an en moyenne)».
Une hausse psychologique?
En réalité, la mise en circulation de l'euro a eu comme effet de renforcer la mesure de l'inflation et la perception qu'en ont les ménages, avec un effet «psychologique» sur les prix. En effet, les ménages ont la mémoire des produits achetés fréquemment, comme la baguette de pain, et ne tiennent pas compte de l'inflation générale ou des augmentations de salaire. «Les ménages accorderaient plus d¡¯importance aux prix en hausse qu¡¯aux prix en baisse ou stables car ce sont les premiers qui peuvent constituer une menace pour l¡¯équilibre de leur budget», relève l'Insee.
Si l'euro a pu être l'objet de critiques, en particulier de certaines formations politiques souverainistes, sa stabilité reste remarquable. Pierre Jaillet est chercheur associé à l¡¯Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et expert des politiques monétaires à l'institut Jacques Delors. Il revient sur les étapes de l'arrivée à la monnaie unique.
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