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Le pr¨¦sident russe, Vladimir Poutine, lors du sommet de Saint-Petersbourg, le 4 juin 2021. Le pr¨¦sident russe, Vladimir Poutine, lors du sommet de Saint-Petersbourg, le 4 juin 2021.  

Relations UE-Russie : comment surmonter la crise de confiance?

Entre l¡¯Union Europ¨¦enne et la Russie, les relations se tendent. Ces derniers mois, les divergences ont ¨¦t¨¦ explicites sur plusieurs dossiers. Si les racines de cette crise sont anciennes, donner un nouveau souffle au partenariat russo-europ¨¦en ne semble toutefois pas impossible, comme nous l¡¯explique l¡¯ancien diplomate Jean de Gliniasty.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani ¨C Cité du Vatican

Le traitement de l¡¯opposant russe Alexeï Navalny, la guerre dans la région ukrainienne du Donbass, plus récemment le détournement d¡¯un avion européen par le Bélarus, ou encore les projets concernant le secteur stratégique de l¡¯énergie : autant de sujets d¡¯actualité qui sont l¡¯occasion de frictions entre l¡¯Union Européenne et son grand voisin russe.

Écoutez l'analyse de Jean de Gliniasty

Mais cela fait longtemps qu¡¯un vent parfois glacial souffle entre l¡¯UE et la Russie, en particulier depuis l¡¯élargissement de la première aux pays de l¡¯ancien bloc soviétique, nous rappelle Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l¡¯IRIS, consultant, et ancien diplomate. Si l¡¯on y ajoute la «préoccupation constante de l¡¯Union Européenne en matière de respect des droits de l¡¯homme, de la démocratie, de l¡¯État de droit, et l¡¯évolution de la Russie, le divorce est consommé en quelque sorte», constate celui qui a été ambassadeur de France à Moscou entre 2009 et 2013. Le point d¡¯orgue de cette séparation a été la crise ukrainienne, à partir d¡¯avril 2014.

Après les sanctions, la confiance

Pas question d¡¯envisager pour autant le retour d¡¯un rideau de fer. La Russie et l¡¯Europe ne peuvent guère se passer l¡¯une de l¡¯autre, explique Jean de Gliniasty: «l¡¯opinion russe se sent européenne», et du côté européen, la Russie «est un énorme marché».

Toutefois il semble inévitable de trouver une autre voie à celle de la politique de sanctions économiques et individuelles menée depuis sept par Bruxelles à l¡¯égard de Moscou. Des sanctions qui «jouent au détriment de l¡¯Europe», selon l¡¯ancien ambassadeur, et qui ont récemment été critiquées par Emmanuel Macron puis par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. «Les sanctions sont arrivées à un point où l¡¯on ne peut pas aller beaucoup plus loin (¡­)», relève Jean de Gliniasty. Une solution pourrait être une «architecture de sécurité et de confiance en Europe», comme l¡¯a présentée Emmanuel Macron, et à laquelle se montrent favorables les pays pro-russes en Europe.

Sous l¡¯?il de Washington

Pour l¡¯heure, les pays de l¡¯UE ne parlent pas d¡¯une même voix face à la Russie, et s¡¯accordent donc autour du «plus petit dénominateur commun», à savoir le renouvellement des sanctions et la lutte pour le respect des droits de l¡¯homme. «Cela ne fait pas une grande politique étrangère», aux yeux de l¡¯ancien diplomate. Et c¡¯est d¡¯ailleurs davantage au sein de l¡¯OTAN, en présence des États-Unis, qu¡¯est bâtie la politique étrangère face à la Russie.

Les Américains ont aussi leur rôle à jouer pour donner de nouvelles perspectives au partenariat russo-européen. Le 16 juin prochain se tiendra à Genève une rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Ce premier face-à-face aura lieu dans un climat de vives tensions entre Washington et Moscou. Les discussions porteront sur le désarmement nucléaire, le climat, la cybersécurité, la Biélorussie¡­ des questions qui concernent aussi les Européens. «Ce sommet sera très important pour l¡¯avenir des relations entre l¡¯Union Européenne et la Russie», estime Jean de Gliniasty.

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07 juin 2021, 07:00