Ceuta: l'?glise espagnole s'inqui¨¨te de la crise migratoire avec le Maroc
Depuis lundi, 8 000 personnes -un chiffre sans précédent- ont rejoint Ceuta, profitant d'un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain. Cette vague migratoire inédite a pour toile de fond la crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat, qui ne décolère pas depuis l'arrivée le mois dernier en Espagne, pour y être soigné, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ennemi juré du Maroc.
Avec l'autre enclave de Melilla, située à 400 kilomètres à l'est sur la côte marocaine, Ceuta est la seule frontière terrestre de l'UE avec l'Afrique.
Un flux migratoire inédit
Sur les quelque 8 000 migrants entrés illégalement à Ceuta, 4 800 ont déjà été expulsés vers le Maroc, a indiqué mercredi le gouvernement espagnol.
Évoquant les efforts déployés depuis le début de la crise migratoire, la responsable de la communication de la Croix-Rouge à Ceuta, Isabel Brasero, a souligné que son organisation n'avait jamais fait face «à une situation similaire» : «des familles entières arrivent, même avec de jeunes enfants», explique-t-elle.
Réactions des archevêques de Tolède et Madrid
Dans ce contexte, l'Église espagnole a donc exprimé sa préoccupation pour cette situation à la frontière marocaine. L'archevêque de Tolède, Mgr Francisco Cerro Chaves, espère ainsi que «tout sera résolu de la meilleure façon possible, car il s'agit d'une situation dramatique pour les personnes qui fuient la famine, la guerre, les difficultés, les problèmes... et l'Église doit être une maison accueillante pour tous».
L'archevêque de Madrid, le cardinal Carlos Osoro a, pour sa part, lancé une invitation sur à prier pour la situation à Ceuta et Melilla, «pour la paix, la coexistence et la sécurité, pour que nos frères et s?urs vulnérables et souffrants ne soient pas utilisés, cherchons ensemble une solution pour eux».
Se garder d¡¯exploitations politiques de la détresse
Le département des migrations de la Conférence épiscopale espagnole observe également avec inquiétude les scènes de Ceuta et Melilla. «Faisant appel à la valeur suprême de la vie et de la dignité humaine, il est rappelé que le désespoir et l'appauvrissement de nombreuses familles et de mineurs ne peuvent et ne doivent être utilisés par aucun État pour exploiter les aspirations légitimes de ces personnes à des fins politiques», écrit ainsi Mgr José Cobo, évêque auxiliaire de Madrid et responsable du département des migrations de l¡¯épiscopat.
Avec Fides
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