De Castro ¨¤ Diaz-Canel : continuit¨¦ ¨¤ Cuba
Entretien réalisé par Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican
À l¡¯issue de quatre jours de congrès, les délégués du Parti communiste cubain ont élu à leur tête Miguel Diaz-Canel, déjà président de la République. Cet ingénieur de 60 ans concentre donc maintenant entre ses mains les mêmes pouvoirs dont disposaient Raul Castro, qui a pris sa retraite à l¡¯âge de 89 ans, et Fidel Castro avant lui. Pour Cuba, c¡¯est la fin d¡¯une ère née avec la révolution en 1959. Pour la première fois depuis plus de soixante ans, ce n¡¯est pas un des frères Castro qui dirige l¡¯île. Mais, selon les observateurs, c¡¯est bien là la seule différence.
«Normalement, cela ne porte aucun changement car il y a une ligne continue depuis une trentaine d¡¯années,» estime Christian Girault, chercheur au CNRS, spécialiste des Caraïbes. «Le pouvoir cubain veut montrer une certaine stabilité et continuité» poursuit-il. Le bureau politique demeure quasiment inchangé, «avec les vieux dirigeants qui étaient avec les frères Castro,» et «on ne peut pas être sûr que Diaz-Canel ait l¡¯appui des cadres du parti». Le nouveau secrétaire n¡¯aurait donc pas de toute façon les moyens d¡¯imposer une éventuelle nouvelle ligne au PCC.
Population cubaine lassée
En ce qui concerne le soutien populaire, là encore, Diaz-Canel ne semble pas suscité l¡¯enthousiasme au sein des Cubains «assez fatigués par les privations qu¡¯ils ont subi depuis très longtemps», constate le chercheur. Le rationnement des denrées alimentaires, le manque de devises indispensables à une grande partie de la population pour acheter les biens de première nécessité, entretiennent «le mécontentement» populaire.
Si la ligne politique ¨C maintien de la mainmise du Parti communiste sur le gouvernement et la société - reste inchangée, si la ligne économique n¡¯évolue pas, la ligne diplomatique pourrait, elle, évoluer à la faveur du retrait de Raul Castro et de l¡¯arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden. «Il y a un grand espoir d¡¯un retour des relations qu¡¯il y avait du temps de Barack Obama» reconnait Christian Girault, «avec annulation des sanctions et allégement de l¡¯embargo», mais aussi retour des touristes américains et augmentation du plafond des transferts d¡¯argent autorisés de la diaspora cubaine vers Cuba.
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