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Deux jeunes regardent vers T¨¦h¨¦ran, la capitale iranienne, le 30 d¨¦cembre 2020 Deux jeunes regardent vers T¨¦h¨¦ran, la capitale iranienne, le 30 d¨¦cembre 2020 

En 2021, l¡¯espoir d¡¯une d¨¦tente entre l¡¯Iran et les ?tats-Unis?

Une population ¨¦prouv¨¦e par la pand¨¦mie de Covid-19 et le poids de sanctions ¨¦conomiques alourdies sous la pr¨¦sidence de Donald Trump, un r¨¦gime sur le qui-vive en mati¨¨re de politique ¨¦trang¨¨re : l¡¯ann¨¦e 2021 ne d¨¦bute pas sous le signe de l¡¯apaisement en Iran. Mais le changement d¡¯administration am¨¦ricaine en janvier pourrait apporter des changements. Analyse de Thierry Coville, chercheur ¨¤ l¡¯Iris, sp¨¦cialiste de l¡¯iran.

Entretien réalisé Adélaïde Patrignani ¨C Cité du Vatican  

C¡¯est un nouveau rebond à l¡¯allure menaçante qui survient dans le domaine du nucléaire iranien:  la République islamique a enclenché le processus destiné à produire de l'uranium enrichi à 20% dans l'usine souterraine de Fordo, bien au-delà du seuil fixé par l¡¯accord de Vienne sur le nucléaire iranien en 2015. L¡¯annonce a été faite ce lundi 4 janvier par le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, via le site internet de la télévision d¡¯État.


Dans la foulée de l'assassinat fin novembre d'un physicien nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh, attribué à Israël par l¡¯Iran, le Parlement iranien a en effet adopté une loi controversée, préconisant de produire et stocker au «moins 120 kilogrammes par an d'uranium enrichi à 20%» et de «mettre fin» aux inspections de l'AIEA, destinées à vérifier que le pays ne cherche pas à se doter de la bombe atomique.

Le gouvernement iranien s'était pourtant opposé à cette initiative dénoncée par les autres signataires de l'accord de 2015, lesquels avaient appelé Téhéran à ne pas «compromettre l'avenir». L¡¯annonce de ce 4 janvier pourrait donc raviver les tensions sur le plan international, notamment vis-à-vis des États-Unis.

Après l'ère Trump, des changements attendus

Par ailleurs, l¡¯Iran commémorait ce 3 janvier la mort du général Qassem Soleimani, chef de la Force Qods - l¡¯unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution - tué l¡¯année dernière dans une attaque de drone américaine près de l'aéroport de Bagdad. Le régime islamique n¡¯a cessé depuis lors de brandir la menace de représailles, en engageant notamment un bras-de-fer avec les États-Unis sur le sol irakien. Des menaces qui n¡¯ont pas été mises à exécution pour l¡¯heure.

Selon Thierry Coville, chercheur à l¡¯IRIS et spécialiste de l¡¯Iran, après l¡¯élection de Joe Biden et la levée de l¡¯embargo sur les armes obtenue en octobre 2020, l¡¯Iran n¡¯a «aucun intérêt» à faire le choix de la vengeance. Le chercheur donne plus de précisions sur les perspectives qui s¡¯ouvrent avec le changement d¡¯administration américaine, le 21 janvier prochain. Joe Biden souhaite en effet réintégré l¡¯accord de 2015, que les démocrates avaient signé en 2015, avant que Donald Trump ne décide d¡¯en sortir en 2018. Ce choix avait provoqué à une nouvelle escalade entre les deux pays, avec de très lourdes sanctions américaines et, côté iranien, la reprise de l¡¯enrichissement de l¡¯uranium au-delà des limites prévues par l¡¯accord.

Thierry Coville revient également sur la stratégie politique de l¡¯Iran au Moyen-Orient et la préparation de l¡¯élection présidentielle fixée au 18 juin. «Un retour des États-Unis dans l¡¯accord, une levée des sanctions et une amélioration de la situation économique pourrait conduire une partie de la population, notamment les classes moyennes urbaines, à se dire qu¡¯il vaut mieux voter pour les modérés», avance-t-il. Mais le clan conservateur garde pour l¡¯heure de solides chances de l¡¯emporter.

Entretien avec Thierry Coville

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04 janvier 2021, 12:59