UE : le volontarisme d¡¯Ursula Von Der Leyen
Entretien réalisé par Xavier Sartre - Cité du Vatican
«Ce qui ressort, c¡¯est sa dimension humaine» et sa «tonalité sociale» s¡¯exclame Sébastien Maillard, le directeur de l¡¯Institut Jacques Delors au sujet d¡¯Ursula von der Leyen juste après son discours devant le Parlement européen à Bruxelles. La proposition d¡¯instaurer un salaire minimum dans tous les pays européens en est évidemment une des preuves les plus marquantes.
Mais ce qui frappe aussi, «c¡¯est le volontarisme au sujet de la transition écologique», estime aussi Sébastien Maillard. La présidente de la Commission a en effet revu à la hausse les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, voulant les faire passer d¡¯ici 2030 de -40 % à -55% par rapport à ceux de 1990, avec en ligne de mire la neutralité carbone à l¡¯horizon 2050. «Cela va être peut-être difficile à avaler pour certains États» juge l¡¯observateur des institutions européennes.
Les valeurs européennes réaffirmées
C¡¯est une «nouveauté» : Ursula von der Leyen a abordé des «sujets de société» et «réaffirmé les valeurs européennes quant au respect de l¡¯État de droit», souligne le directeur de l¡¯Institut Jacques Delors. «Elle est allée aussi sur des questions sociétales qui ne sont pas au c?ur des compétences de la Commission» remarque-t-il.
«La priorité de la Commission c¡¯est que le plan de relance serve les transitions écologique et numérique» affirme Sébastien Maillard. Un plan rendu nécessaire à cause de la crise économique provoquée par la pandémie de covid-19 qui a frappé le continent et mis en lumière la nécessité d¡¯une adaptation aux bouleversements qu¡¯elle a engendrées.
Ambition sur la scène internationale
Le changement était déjà perceptible depuis quelques temps comme l¡¯a montré le sommet virtuel entre la Chine et l¡¯Union européenne cette semaine, lors duquel les Européens ont beaucoup insisté sur le respect des droits pour garantir de bons échanges commerciaux : Ursula von der Leyen a utilisé un ton ferme vis-à-vis de la Russie, de la Turquie et même du Royaume-Uni. «On voit une Europe qui sent que le leadership américain n¡¯est plus là pour assumer la conduite du monde avec elle, et l¡¯Union européenne se veut plus affirmée» , relève Sébastien Maillard.
Concernant les migrations, la présidente de la Commission a annoncé l¡¯abolition du règlement de Dublin sur le droit d¡¯asile si décrié depuis plusieurs années, surtout par les pays du Sud de l¡¯Europe. Un nouveau texte sera présenté le 23 septembre. Ce sera une première épreuve concrète pour la Commission qui devra convaincre les États membres d¡¯être plus solidaires.
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