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Ciudad Bolivar, au sud de Bogota, la capitale colombienne. Ciudad Bolivar, au sud de Bogota, la capitale colombienne.  

De nouvelles ex¨¦cutions extra-judiciaires r¨¦v¨¦l¨¦es en Colombie

Le confinement en Colombie fait des ravages s¨¦curitaires. Dans certaines r¨¦gions isol¨¦es, les gu¨¦rillas profitent de l¡¯urgence sanitaire pour ¨¦tendre leur fiefs. Selon l¡¯ONG D¨¦fenseur du peuple, au moins 42 homicides et menaces ont eu lieu depuis la d¨¦tection du premier cas de coronavirus dans le pays.

Preuve et aggravation du climat de défiance qui règne en Colombie entre l¡¯armée et les guérillas, le 12 mai dernier, un ancien général, Gabriel de Jesus Rincon, avouait les exécutions extra judiciaires de civils commises par l¡¯armée nationale. «Je n¡¯ai pas tué, mais j¡¯ai contribué à ce que cela se fasse», a admis cet officier de 53 ans, lors d¡¯un entretien exclusif avec l¡¯AFP.                                   

La révélation de ces exécutions extra-judiciaires a déclenché un énorme scandale dans une Colombie minée par six décennies d¡¯une guerre interne qui a fait plus de huit millions de victimes, en comptant les morts, les disparus et déplacés. 

22 ans de carrière militaire

Après 22 ans de service dans l¡¯armée de terre, Rincon a été mis en retraite, condamné pour disparition forcée et homicide. De 2006 et 2008, il commandait la 15e Brigade mobile, dans le département Norte de Santander, dans l¡¯est de la Colombie.  

L¡¯offensive contre les guérillas était alors si intense que la morgue du village d¡¯Ocaña a débordé.

Processus judiciaire en cours 

Le général Rincon confie donc dans cet entretien des faits pour lesquels il comparaît devant la Juridiction spéciale de paix, issue de l¡¯accord de 2016 avec l¡¯ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), aujourd¡¯hui désarmée. 

«Je n¡¯ai pas dénoncé et j¡¯ai permis que les unités déployées là-bas, dans la zone de combat, recourent à de telles pratiques», admet-il. Les bons résultats étaient en effet récompensés en médailles, permissions et promotions. 

Le général Rincon, détenu dix ans, a été condamné en 2017 à 46 ans de prison pour l¡¯assassinat de cinq jeunes, âgés de 20 à 25 ans, présentés comme «tombés au combat». Des enquêtes judiciaires ont aussi été ouvertes contre 29 autres généraux. 

Entretien avec Frédéric Massé, spécialiste de la Colombie

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27 mai 2020, 12:49