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Une manifestation anti-gouvernementale ¨¤ Port-au-Prince, le 22 octobre 2019 (photo d'illustration). Une manifestation anti-gouvernementale ¨¤ Port-au-Prince, le 22 octobre 2019 (photo d'illustration). 

Les Ha?tiens dans la rue pour d¨¦noncer l'ins¨¦curit¨¦

Une marche citoyenne contre l'aggravation de l'ins¨¦curit¨¦ a ¨¦t¨¦ convoqu¨¦e ce vendredi 14 f¨¦vrier ¨¤ Port-au Prince en Ha?ti pour protester face ¨¤ la multiplication des enl¨¨vements. Depuis d¨¦but janvier, au moins une quinzaine de personnes ont ¨¦t¨¦ enlev¨¦es. T¨¦moignage de Mgr Alphonse Quesnel, ¨¦v¨ºque de Fort-Libert¨¦.

Entretien réalisé par Anne-Quitterie Jozeau ¨C Cité du Vatican

En Haïti, plusieurs marches citoyennes contre l'aggravation de l'insécurité ont eu lieu cette semaine. Ce vendredi, les habitants de Port-au-Prince étaient encore appelés à manifester dans la capitale. Leur colère ne s¡¯apaise pas, malgré l¡¯annonce le 12 février par le Premier ministre d¡¯un durcissement des contrôles de police.

Les autorités «font semblant de réagir avec force mais les mesures prises n¡¯ont jamais été effaces et pour cette raison la population se sent livrée à elle-même» estime Mgr Alphonse Quesnel, l'évêque de Fort-Liberté. Il rappelle également la défiance qui s¡¯est installée entre la population et le gouvernement démissionnaire, ayant ainsi perdu sa légitimité.

Depuis le début de l¡¯année, les enlèvement se multiplient. La police a recensé au moins 15 rapts, un chiffre à revoir à la hausse de l¡¯aveu même des force de l¡¯ordre.  

Impossible de connaître l¡¯identité des ravisseurs, «tous les secteurs sont concernés» souligne l'évêque de Fort-Liberté. Des étudiants viennent d¡¯être enlevés à Port-au-Prince, une jeune fille à Cap haïtien. Un prêtre a été également pris en otage pendant deux jours avant d¡¯être relâché dans le diocèse d'. Une rançon a-t-elle été versée? Mgr Quesnel ne sait pas. Il en parlera la semaine prochaine avec l¡¯évêque du diocèse Mgr Pierre-André Dumas. Depuis ce rapt, plusieurs prêtres refusent de se rendre dans la capitale, explique-t-il.

Ces enlèvements contre rançon sont le fruit d¡¯une profonde crise qui frappe le pays, explique encore Mgr Quesnel : «quand on voit le taux élevé de chômage, l¡¯ensemble des frustrations, des promesses électorales non tenues, le gaspillage des fonds publics, surtout la dilapidation de Petrocaribe, de l¡¯argent qui aurait pu servir à l¡¯amélioration des conditions de vie de la population¡­ Tout cela créé les conditions pour augmenter l¡¯insécurité et un climat de peur».

Les enlèvements contre rançon connaissent une recrudescence, mais il ne s¡¯agit pas d¡¯un phénomène nouveau: déjà le pays a connu «un pic» en 2004 après le départ forcé du président Jean-Bertrand Aristide.

Les prises d¡¯otage sont «une arme subtile» à laquelle on recourt pour «créer un climat de peur, d¡¯insécurité, de déstabilisation du pouvoir politique et économique car les gens ont peur d¡¯investir» affirme encore l'évêque de Fort-Liberté. Moins de personnes se risquent à venir en Haïti et les familles de la diaspora hésitent à envoyer des fonds qui alimenteraient le système. 

Entretien avec Mgr Alphonse Quesnel, évêque de Fort-Liberté

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15 f¨¦vrier 2020, 15:53