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Le sit-in des islamistes ¨¤ Islamabad au Pakistan, le 8 novembre 2019. Le sit-in des islamistes ¨¤ Islamabad au Pakistan, le 8 novembre 2019.  

Au Pakistan, des islamistes mobilis¨¦s contre le Premier ministre

Le chef du gouvernement pakistanais Imran Khan fait face ¨¤ sa premi¨¨re contestation d¡¯ampleur depuis son arriv¨¦e au pouvoir en ao?t 2018, un mouvement men¨¦ par le puissant oul¨¦ma Fazlur Rahman.

Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican 

Ils sont encore des dizaines de milliers de contestataires, difficile d¡¯évaluer le chiffre exact, rassemblés sur un terrain vague au bord d¡¯une autoroute d'Islamabad. Déterminés, certains ont marché plusieurs jours pour rejoindre la capitale et siégé là, le sit-in a commencé le vendredi 1er novembre dernier. Le leitmotiv de ces islamistes: le Premier ministre Imran Khan doit démissionner. Les manifestants lui ont ainsi donné un ultimatum au début du mouvement, deux jours pour partir, que le chef du gouvernement a essuyé du revers de la main et a qualifié de chantage. 

Un mouvement caractéristique du Pakistan 

Imran Khan, ancien champion du monde de cricket, arrivé la tête du pays en août 2018, fait aujourd'hui face à sa première contestation d¡¯ampleur. Un mouvement sous forme de sit-in, qui est caractéristique du Pakistan, «avec une certaine ironie, les gens aujourd¡¯hui au pouvoir, à commencer par le Premier ministre, s¡¯étaient affirmés politiquement par une manifestation de ce type en 2014 contre le gouvernement d¡¯alors», contextualise le spécialiste du Pakistan, Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS. 

Un mouvement radical

Il est important cependant de noter que ce mouvement qui réclame la démission du gouvernement, ne s¡¯inscrit pas dans le cycle de manifestations qui agitent l'Irak, l'Algérie ou le Liban par exemple. Si les revendications sont semblables, le mouvement pakistanais est plus radical, note Jean-Luc Racine: «nous ne sommes pas dans un cas de figure de protestation démocratique, c¡¯est un parti religieux qui est à la man?uvre, qui a exclu les femmes des manifestations, et qui réclame que la République Islamique du Pakistan soit plus islamique qu¡¯elle ne l¡¯est aujourd¡¯hui».

La figue de ce mouvement est Fazlur Rahman, un religieux influent au Pakistan, à la tête parti islamiste extrémiste des oulémas. «Fondamentalement politique», Fazlur Rahman profite de sa forte capacité de mobilisation dans la rue pour s¡¯opposer au gouvernement, tandis que son parti, le Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F), n¡¯a aucun député à l¡¯Assemblée. Les manifestants sont tous des hommes, la plupart des jeunes, étudiants dans les écoles coraniques, des institutions qui ont un rôle important dans la classe moyenne pakistanaise.

L'éclairage de Jean-Luc Racine du CNRS

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09 novembre 2019, 12:04