Accord sur les migrants: le Guatemala sous la pression de Washington
Cyprien Viet - Cité du Vatican
Le président sortant Jimmy Morales, dont le mandat s¡¯achèvera dans quelques semaines, a reporté sa rencontre prévue ce lundi avec Donald Trump à la Maison Blanche, alors que la Cour constitutionnelle a gelé ce projet d¡¯accord dénoncé à la fois par les organisations de défense des droits de l¡¯homme, par les évêques et par les candidats à l¡¯élection présidentielle du 11 août prochain.
Selon les agences de presse, cet accord prévoirait de faire du Guatemala un «pays tiers sûr» où les migrants désireux de se rendre aux États-Unis feraient les démarches de demande d¡¯asile. Pour se concilier les faveurs de Donald Trump, ce pays deviendrait une sorte de «hot spot» pour contenir les migrants en amont du Mexique. Le président guatémaltèque cherche un accord avec Washington pour des raisons financières, car en mars dernier Donald Trump avait supprimé ses aides au pays, tout comme avec El Salvador et le Honduras, qu¡¯il accusait de «ne rien faire» pour empêcher les migrants de se rendre en Amérique du Nord.
Une nation humiliée
Mais cette pression américaine est vécue comme une humiliation par cette nation de 17 millions d¡¯habitants. Le Guatemala est un pays fragile, marqué par la violence des gangs criminels et par un taux de pauvreté de près de 60% de la population. Il est donc à la fois un pays de transit pour des migrants venus d¡¯autres pays latino-américains, mais aussi lui-même une terre d¡¯émigration.
Les évêques ont diffusé un communiqué très ferme en dénonçant le manque de transparence autour de cette négociation, alors qu¡¯une grande partie de la population n¡¯a même pas le minimum vital pour vivre dignement. Ils expriment leur grande inquiétude face «à une évidence imposition» de la part de Washington, «qui signifierait la cession de la souveraineté et apporterait de graves dommages au peuple du Guatemala».
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