L¡¯humanit¨¦ a ¨¦puis¨¦ ce que la Terre peut produire en un an
Adélaïde Patrignani (avec AFP et France Info) ¨C Cité du Vatican
«Nous grignotons le capital naturel de notre planète, amenuisant d¡¯autant sa capacité régénérative future» : c¡¯est l¡¯alerte que lance l¡¯ONG Global Footprint Network, à l¡¯origine du calcul du jour du dépassement. Son analyse prend notamment en compte l'empreinte carbone, les ressources utilisées pour la pêche, l'élevage, les cultures, la construction ou encore l'utilisation de l'eau. Pour tenir le rythme actuel de sa consommation de ressources, l¡¯humanité aurait ainsi besoin d¡¯1,75 Terre. Au-delà de ce 29 juillet, la quantité d'arbres abattus et de poissons prélevés dans les mers et les fleuves dépassent les capacités de régénération des océans et des forêts.
Un recul de deux mois en vingt ans
Cette date symbolique avance, inexorablement : en 1977, la planète avait épuisé ses ressources le 12 novembre. En 1997, le 30 septembre. Quelles sont les causes de cette dégradation ? La hausse de la démographie ne semble pas la principale responsable. En effet, les pays les plus peuplés sont souvent ceux qui ont la plus faible empreinte écologique. Ce sont plutôt certains modes de vie qui sont problématiques. Si tout le monde vivait comme les Français, il faudrait 2,7 planètes. Si tout le monde vivait comme les Américains, il en faudrait 5. Et comme les Indiens¡ seulement 0,7.
Agir sur les émissions de CO2
Les disparités sont souvent criantes : le Qatar atteint son jour du dépassement après 42 jours, et l¡¯Indonésie, après 342 jours. Ce qui est à craindre, c¡¯est l¡¯exportation de ces modes de consommation voraces vers les pays en développement. Mais des leviers d¡¯action existent : ainsi, les «émissions de gaz à effet de serre qui représentent à elles seules 60 % de notre empreinte écologique mondiale», explique l¡¯ONG WWF. «En diminuant les émissions de CO2 de 50 %, nous pourrions gagner 93 jours dans l¡¯année, soit faire reculer le jour du dépassement à octobre», estime-t-elle. «En divisant par deux la consommation de protéines animales, nous pourrions repousser la date du jour du dépassement de 15 jours par an» et en divisant le gaspillage alimentaire par deux, on pourrait gagner dix jours, ajoute l¡¯ONG.
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