Aide humanitaire: semaine d¨¦cisive au Venezuela
Marine Henriot - Cité du Vatican
Samedi, l¡¯aide entrera «quoi qu¡¯il arrive» a déclaré le président autoproclamé par intérim, «par la terre ou par la mer», pour former «une avalanche humanitaire». Et pour cela, Juan Guaido compte sur le soutien d¡¯un million de volontaires, «sur le terrain ou de manière active sur les réseaux sociaux», tout en convoquant des manifestations de soutien la même journée. Les volontaires s¡¯organisent en caravane, en fin de semaine ils se rendront en autocar à Cùcuta sur la frontière colombienne, où sont installés deux centres de stockage; c¡¯est aussi le point d¡¯arrivée de l¡¯aide qui sera envoyée depuis l'île néerlandaise de Curaçao.
L¡¯aide attend de l¡¯autre côté de la frontière depuis le 7 février, et le président Nicolas Maduro, soutenu par l¡¯armée, contrôle les frontières du pays. Dans un message adressé aux militaires, Juan Guaido a renouvelé son appel à se mettre du côté de la constitution et à laisser passer les vivres. «À nouveau, un message pour l'armée: vous avez sept jours pour vous mettre du côté de la Constitution, faites ce qu'il faut», a-t-il lancé.
Ces vivres, ce sont «des miettes» selon Nicolas Maduro, de la «nourriture pourrie». Le président nie toute urgence humanitaire dans un Venezuela frappé par les pénuries, dont les sanctions américaines sont responsables selon lui. Il refuse fermement l¡¯entrée de l¡¯aide humanitaire dans le pays, considérant que c¡¯est un prétexte pour préparer une intervention militaire des États-Unis. Pour le président chaviste, cela ne fait aucun doute, «Donald Trump et Ivan Duque (le président colombien ndlr) ont annoncé des plans de guerre contre le Venezuela».
L¡¯Église pour de nouvelles élections
La situation au Venezuela «est très critique et la tension est très forte», déclarait le 16 février le prêtre vénézuélien Arturo Sosa, supérieur général de la Compagnie de Jésus. «Les gens vivent dans des souffrances énormes, car la pauvreté a tellement augmenté», «le manque de l'essentiel a provoqué une grande migration». Le père Sosa a également souligné que «la crise politique ne concerne pas seulement la société vénézuélienne, mais également la communauté internationale, divisée sur le chemin à suivre pour parvenir à la solution».
«L'espoir est que la société vénézuélienne puisse trouver un moyen de parvenir à une solution pacifique menant à des élections politiques» a déclaré le père Sosa. L'Église vénézuélienne, a-t-il ajouté, «a été très proche de la souffrance du peuple, pas seulement ces derniers mois». «Depuis quelques années, des écoles, des paroisses, des centres sociaux et d'autres ont raconté ce qui se passe dans le pays mais ont également essayé de faire quelque chose».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester inform¨¦, inscrivez-vous ¨¤ la lettre d¡¯information en cliquant ici